Depuis que l’Humanité existe, nous fabriquons et nous utilisons des outils manufacturés.D’un certain point de vue, on peut dire que les techniques de fabrication ont peu changé depuis les temps préhistoriques !
En effet, la fabrication d’un objet nécessite le plus souvent l’extraction de matières premières en assez grande quantité, tout un processus de travail sur ces matériaux (de chauffage, d’application de pression, de processus chimiques), d’assemblage (par soudure, par attaches, par collage) avant d’obtenir l’objet désiré, qui peut être par exemple une massue, une voiture, un ordinateur, une feuille de papier ou même un steak tartare.
Mais depuis quelques années une nouvelle technologie fait de plus en plus parlé d’elle, la nanotechnologie. Cette nouvelle technologie concerne les matériaux et instruments fabriqués à l’échelle atomique et moléculaire. Ces développements auront à l’avenir un impact sur l’électronique, l’informatique, la médecine, l’esthétique, l’armement, l’alimentation, l’énergie... bref sur notre façon de vivre.
Le terme " Nano " est un préfixe grec qui signifie un " milliardième " (de mètre dans les cas des nanotechnologies). Un atome est plus petit qu’un nanomètre, alors qu’une molécule peut dépasser cette mesure.
Actuellement, la tendance est au contrôle de plus en plus fin de la matière fabriquée (on grave aujourd’hui des sillons de largeur inférieure au micromètre sur les puces informatiques (100 fois plus fin qu’une feuille de papier).
La dimension de 100 nanomètres est importante en Nanotechnologie, car sous cette limite, on peut observer de nouveaux comportements de la matière, notamment à cause des lois de la physique quantique.
Les capteurs mécaniques de chocs pour les coussins à air dans les voitures sont ainsi gravés directement sur les puces informatiques. Mais il s’agit là d’une technologie qui montre des limites et déjà s’apprêtent selon certains chercheurs à être largement dépassée.
Il y a actuellement deux types de Nanotechnologies qui peuvent être envisagés.
Primo : la nanotechnologie « Top-down » littéralement de haut en bas. On va miniaturiser des dispositifs, des structures jusqu'à l’échelle nanométrique. C’est plutôt de cette façon que les technologies se sont débrouillées jusqu'à aujourd’hui, en particulier dans le domaine de l’électronique où la miniaturisation est prépondérante.
Secondo : La nanotechnologie « Bottom-up » littéralement de bas en Haut. On va partir d’une structure nanométrique comme une molécule, pour obtenir le dispositif voulu, plus grand que la structure initiale, par assemblage ou auto-assemblage. Cette approche, considérée par certains comme la " seule et vraie " nanotechnologie, devrait permettre un contrôle extrêmement précis de la matière. C’est de cette façon que l’on va s’affranchir des limitations de la miniaturisation, notamment dans le domaine de l’électronique.
Cette étape ultime appelée " nanotechnologie moléculaire ", ou " fabrication moléculaire " a été mise en perspective par le chercheur K. Eric Drexler.
Elle théorise de véritables usines moléculaires, capables de créer n’importe quel matériau par assemblage précis, contrôlé et exponentiel d’atomes et de molécules.
Et lorsque l’on réalise que la totalité de notre environnement perceptible est constitué par un nombre limité de constituants différents (atomes), qui selon leur agencement, peuvent donner des créations aussi diverses, que l’eau, le diamant, ou l’os, on entrevoie aisément le potentiel quasi-illimité offert par la fabrication moléculaire.
Possibilités qui pourraient bien, un jour, déboucher sur les réplicateurs de Star Trek qui nous sont si familiers.
Certains scientifiques contestent cependant la faisabilité de la fabrication moléculaire, et se heurtent ainsi à la vision à long terme d’Eric Drexler, mais la majorité des chercheurs s’accorde à dire qu’à maturité d’un développement positif, les nanotechnologies devraient améliorer très significativement les conditions de vie sur terre (et dans l’espace) pour l’ensemble de la population.
Perspectives
Il y a quelque chose d’ultime dans les nanotechnologies, la matière est manipulée à son niveau le plus élémentaire : l’atome.
Les nanotechnologies sont une étape logique, inéluctable du progrès Humain.
Plus qu’un progrès technologique circonscrit, c’est un nouvel " age " qui est en train de naître avec la maîtrise nanotechnologique. Les domaines d’applications sont multiples, de la crème solaire aux nanorobots réparateurs de cellules.
Voici une liste non exhaustive des principaux domaines qui seront affectés par les nanotechnologies :
De ces larges domaines, découlera un impact sur un vaste spectre d’industries, telles les cosmétiques, les pharmaceutiques, l’automobile, l’électroménager, l’hygiène, le bâtiment, la communication, la sécurité, la conquête spatiale… L’environnement également, bénéficiera à terme d’énergies plus propres, plus économes, et de matériaux moins polluants. Bref, de très nombreux aspects de notre vie quotidienne seront d’une manière ou d’une autre affectés par la maîtrise des Nanotechnologies, car les Nanotechnologies vont permettre de faire mieux, avec moins.
Déjà aujourd’hui, des produits nanotechnologiques existent déjà dans le commerce. Ainsi on peut se procurer des raquettes de tennis plus résistantes et légères car composées en parties de nanotubes de carbone, ou encore des cosmétiques contenant des nanoparticules assurant une meilleure pénétration de l’épiderme. Mais on est encore loin de l’ère nanotechnologique qui envahira notre quotidien.
Cependant, si le développement des Nanotechnologies doit être encouragé, il est à orienter très sérieusement dans le bon sens : des garde fous sont à placer, car comme toute grande avancée technologique, les nouvelles potentialités offertes réservent des inconnus et des risques à craindre telle une compétition effrénée vers de nouvelles armes plus petites et meurtrières.
Lila Sky - USS Libertad