Le Cadet Nicholas Locarno est promis à une brillante carrière. Ce jeune homme ambitieux entre à l'Académie de Starfleet, où il s'épanouit rapidement. Ses supérieurs finissent par lui confier les rênes de la célèbre escadrille Nova. Il inspire aux autres cadets une admiration intimidée, et à la faculté, de l'approbation. Même Boothby, le gardien de parc grincheux, voit en lui « l'entraîneur, le père de substitution et le meilleur ami tout à la fois » de ses camarades.
Locarno a certainement les qualités qu'il faut : de haute taille et d'un physique avenant, ce chef-né a beaucoup de charisme. Il sait se montrer humble et courtois vis-à-vis de ses supérieurs, tout en exerçant une emprise quasi religieuse sur ceux qui sont placés sous ses ordres.
Enjôleur, plein de conviction, il mesure à sa juste valeur le travail d'équipe. Cependant, il sait aussi très bien exercer ces qualités pour parvenir à ses propres fins, tout ce qui va à l'encontre de sa volonté devenant mauvais pour « l'équipe ». Ambitieux, il utilise les autres à son avantage.
Tout cela fait qu'en 2368, Nick Locarno et, à travers lui, l'escadrille Nova, rencontrent de graves problèmes. Le Chef convainc ses quatre cadets, Hajar, Sito, Crusher et Albert, de tenter une manoeuvre interdite : l'Étoile de feu de Kolvoord. Cinq petits vaisseaux se croisent à dix mètres les uns des autres et enflamment leur plasma. Cette démonstration spectaculaire devait se dérouler lors de la cérémonie d'ouverture des promotions, et un tel feu d'artifice aurait propulsé Nick Locarno au rang des légendes vivantes.
Au cours des répétitions cependant, un terrible accident coûte la vie au Cadet Joshua Albert. Les autres s'en tirent d'extrême justesse. Sont mis alors en cause l'instinct de préservation de Locarno et ses dons dangereux de persuasion, car il convainc ses pilotes de mentir lors de l'enquête officielle.
Par la seule grâce de la puissance de sa personnalité, il arrive à les conduire à ses vues. C'est lui qui impulse et orchestre la tromperie. Dès que ses pilotes ont des doutes, il les harangue, exploitant à fond l'influence qu'il exerce sur eux.
Devant les juges de la commission d'enquête, Locarno, en comédien consommé, ment avec aplomb en jouant en virtuose des émotions qui conviennent. Avec une confondante maîtrise de soi lorsque la version des pilotes commence à se lézarder, le jeune homme cherche à reporter le blâme sur le défunt Joshua Albert. Il se présente comme un leader qui avait foi en ses pilotes, nonobstant le fait qu'Albert n'avait pas encore acquis toutes les compétences idoines.
Toutefois, Locarno n'arrivera pas à empêcher que la vérité éclate quand il finit par montrer à Wesley Crusher tout le dédain que lui inspirent les idéaux de Starfleet, tels que l'honneur et le devoir. Ainsi, il exige de lui qu'il aille contre le Capitaine Jean-Luc Picard. Ici, Locarno ne peut plus espérer l'emporter...
Au final, Nick Locarno est reconnu coupable et expulsé de l'Académie de Starfleet dans la disgrâce. Sa fougueuse plaidoirie en faveur de ses camarades leur permettra d'être néanmoins promus, mais avec une année de retard. Ce sursaut prouve que l'homme dont la carrière est terminée avant même d'avoir commencé ne manquait pourtant pas de belles qualités et d'un certain courage.