La sonde Voyager VI constitue le point culminant de l'un des programmes d'exploration spatiale les plus réussis de la fin du XXe siècle. Officiellement approuvée en mai 1972, la mission Voyager fut supervisée par les ingénieurs du Jet Propulsion Laboratory (JPL), qui faisait alors partie de la NASA (National Aeronautics and Space Administration).
Toutes les sondes Voyager étaient pratiquement identiques. Chacune d'elles se composait de plus de 65000 pièces. Elles étaient alimentées par des générateurs thermoélectriques qui convertissaient la chaleur produite par la décomposition radioactive naturelle du plutonium en électricité, celle-ci servant au fonctionnement des instruments, des ordinateurs, des appareils de communication et des autres systèmes.
Elles emportaient un vidéodisque en or sur lequel figuraient des salutations enregistrées en 55 langues, un échantillon de divers types de musique, 116 images, ainsi que des diagrammes illustrant des concepts mathématiques et la localisation de l'origine des sondes gravés sur la face du disque.
Voyager II fut lancée le 20 août 1977 du Centre spatial Kennedy de Cap Canaveral, en Floride, quelques semaines avant le lancement de Voyager I, le 5 septembre. La mission initiale de ces deux premières sondes Voyager était d'étudier de près Jupiter et Saturne, les anneaux de Saturne et les plus gros satellites de ces deux planètes.
Construites pour durer cinq ans, elles continuèrent de transmettre des données recueillies à proximité de Neptune, d'Uranus, de Pluton et d'une cinquantaine de satellites, avant de quitter le système solaire au début des années 1990. Longtemps après être sorties de l'héliosphère, Voyager I et II transmirent des informations sur l'espace intersidéral, pour finalement cesser de fonctionner en 2020.
Le succès de la mission Voyager se poursuivit avec le lancement de Voyager III, IV et V à la fin du XXe siècle. Prolongeant les succès de Voyager I et II, ces sondes accrurent la compréhension des planètes les plus éloignées du Soleil et jetèrent les bases du lancement de la sonde Nomad, en 2002.
Le dernier engin de la série Voyager, Voyager VI, fut lancé de Cap Canaveral à la fin de 1999. Ses objectifs étaient plus ambitieux que ceux de ses prédécesseurs : cette sonde était programmée pour recueillir toutes les données accessibles, apprendre tout ce qu'il lui était possible d'apprendre et transmettre ces informations à ses créateurs. Sa programmation permettait à Voyager VI de s'adapter au gré des circonstances tout en réunissant d'importantes quantités de données.
Pendant plusieurs années Voyager VI fonctionna à la perfection, mais, peu après avoir quitté le système solaire, la sonde rencontra un trou noir. Incapable d'échapper à son attraction, elle fut entraînée au cœur de ce trou noir : tout contact avec la Terre cessa alors.
Puis Voyager VI, gravement endommagée, émergea de l'autre côté de la Galaxie, où elle trouva sur sa route une planète peuplée de machines vivantes. Les habitants de cette planète, reconnaissant en Voyager VI une âme sœur, lui donnèrent la faculté de mener à bien sa directive première, à savoir apprendre tout ce qui se pouvait apprendre pour transmettre ces connaissances à ses créateurs. Ils construisirent une énorme machine autour de la sonde et la dotèrent d'une immense capacité de stockage de données ainsi que de la faculté de détruire des objets en vue d'un entreposage tridimensionnel.
Au cours de son long voyage de retour vers la Terre, Voyager VI accumula tant de données qu'elle finit par accéder à la conscience. Toutefois, en raison des dommages qu'elle avait subis, elle crut désormais que son nom était V'Ger…