Acamar III abritait autrefois des humanoïdes d'une grande férocité, les clans s'affrontaient en des vendettas qui se prolongeaient pendant des décennies. En cette période de chaos, la loyauté envers le clan était absolue et la moindre offense faite à un membre d'un clan déclenchait de violentes représailles.
Les querelles sanglantes duraient des siècles, l'obsession de la vengeance se transmettait d'une génération à l'autre. Chaque mesure de rétorsion provoquait une nouvelle escalade de la violence. Le clan des Tralestas et celui des Lornaks s'affrontèrent ainsi pendant plus de trois siècles, en 2286, les Tralestas anéantirent pratiquement les Lornaks, à l'exception de cinq survivants.
Finalement, les Acamariens réussirent à s'affranchir de leurs mœurs destructrices, à briser la spirale de la bataille et de la violence. Les Acamariens modernes ont honte de leur passé.
Les humanoïdes Acamariens se signalent par la nature de leur sang (composé fer-cuivre très particulier), ainsi que par leur front fendu. De nombreux Acamariens arborent des tatouages sur le visage : motifs délicats soulignant les pommettes chez les femmes, marques plus frustes et affirmées chez les hommes.
Acamar III est dirigée par la souveraine Marouk, forte femme d'un certain âge vêtue d'une robe longue de couleur jaune, fermée par une lourde broche ornementée, à la coiffure sévère, au maintien altier.
Les serviteurs de Marouk, et notamment sa cuisinière et goûteuse en Chef Yuta, sont vêtus de gris. L'austère robe de Yuta ne laisse presque rien paraître de sa peau, elle arbore un torque d'argent, mais on ignore s'il s'agit d'un symbole de son statut de servante ou d'un bijou personnel.
L'une des fonctions de Yuta est de goûter tous les mets et boissons de Marouk pour s'assurer qu'ils ne sont pas empoisonnés. C'est là certainement un rituel remontant à l'époque de la guerre des clans, mais les Acamariens modernes ne semblent pas le juger hors de propos.
Dans la mesure où la Fédération n'a entretenu de relations directes qu'avec Marouk, on ne sait presque rien de la structure sociale d'Acamar III, même si l'existence d'une souveraine voyageant avec sa domesticité plutôt que d'un président accompagné de collaborateurs politiques tend à indiquer que la société Acamarienne est plus attachée aux distinctions de classe qu'à l'égalité sociale.
Outre Yuta, une servante et un garde du corps accompagnent Marouk dans ses déplacements hors d'Acamar III. La Souveraine entretient avec sa suite des rapports distants et empreints de solennité, mais ces serviteurs ne sont pas des esclaves : ils semblent bien traités. Marouk est presque maternelle avec eux, elle se soucie véritablement de leur bien-être.
Dans les années 2360, les habitants d'Acamar III vivent en paix, mais un problème subsiste qui remonte à l'époque de la violence. Un groupe d'Acamariens, les « Détrousseurs », fut contraint de quitter Acamar III avant la fin des guerres.
Depuis des siècles, ils errent dans l'espace en maraudeurs : pour survivre, ils vont de système stellaire en système stellaire en faisant main basse sur tout ce qu'ils peuvent y trouver ou y dérober.
Les Détrousseurs sont très attachés à leurs mœurs de pirates, n'ayant de comptes à rendre à personne. Selon eux, s'ils volent, c'est simplement pour survivre, non par plaisir. A l'opposé de Marouk et de son entourage, les rebelles Détrousseurs portent des vêtements de cuir et de métal aussi grossiers que leur mode de vie.
Contrairement aux Acamariens de leur planète d'origine, ils cultivent une apparence farouche et négligée, de leur longue chevelure broussailleuse à leurs bottes mal soignées. Leur hygiène laisse à désirer, mais peut-être faut-il voir là le résultat d'un style de vie subi plutôt que choisi.
Alors que Marouk est toujours très guindée avec son personnel, les Détrousseurs échangent force bourrades, en des démonstrations de rude affection promptes à dégénérer en violence. Loin de la sérénité Acamarienne, ils sont pleins d'impétueuse exubérance.
Les Détrousseurs se sont vus proposer à plusieurs reprises l'amnistie par les souverains Acamariens successifs, mais chaque fois ils l'ont rejetée. Ces nomades ne sont pas prêts à changer de mode de vie. Les désormais pacifiques Acamariens les considèrent comme des barbares, et une réconciliation entre les deux communautés semble impossible.
Après le rejet, en 2348, de la dernière tentative effectuée pour ramener les Détrousseurs au sein de la société Acamarienne, les Acamariens ont cessé. L'impasse aurait pu se prolonger indéfiniment, sans l'intervention de la Fédération en 2366.
Sous la houlette du Capitaine Jean-Luc Picard de l'USS Enterprise NCC-1701-D, la Souveraine Marouk accorde l'amnistie pleine et entière à tous les Détrousseurs qui souhaiteraient revenir sur Acamar III.
Chorgan, Chef des Détrousseurs, et Marouk parviennent à un accord au terme duquel les nomades recevront des terres sur Acamar III et des sièges au conseil du gouvernement de la planète. Une ère nouvelle s'annonce pour la société Acamarienne.
En ces circonstances heureuses et pacifiques pourtant, de vieilles haines refont surface. Yuta, dernier membre survivant du clan des Tralestas, tente d'assassiner Chorgan, dernier survivant Iornak. Elle échoue fort heureusement, ce qui ouvre la voie d'une paix authentique et durable.
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