L'exil peut être un châtiment plus cruel que la mort. Mais Zarabeth est la preuve vivante que survivre dans l'isolement complet n'est pas impossible. Issue d'une famille influente sous le règne de Zor Kahn, sur Sarpeidon, une planète du système Bêta Niobe, Zarabeth est une jeune femme belle et intelligente, qui aurait dû connaître une vie longue, épanouissante et gratifiante.
Des circonstances indépendantes de sa volonté ont cependant conspiré à la plonger dans une des périodes les plus sombres de l'histoire de Sarpeidon. Son seul crime est d'avoir « choisi ses quelques amis avec légèreté ». Deux des membres de sa famille ont été impliqués dans une tentative d'assassinat visant le « tyran » Zor Kahn. En châtiment, Kahn a décidé non seulement d'exécuter les deux comploteurs, mais aussi d'anéantir toute la famille.
Sensible, dans une certaine mesure, à l'opinion publique, il a renoncé à tuer Zarabeth et s'est contenté de l'exiler dans l'ère glaciaire de Sarpeidon, en la condamnant à une solitude atroce. Si d'autres membres de sa famille ont été exilés à différentes périodes du passé, Zarabeth est la seule à avoir été bannie à l'ère glaciaire.
Elle y a été envoyée par le biais de l'atavachron, une machine à voyager dans le temps, qui a adapté son organisme afin qu'elle survive au froid. Zarabeth a reçu tout le nécessaire pour échapper à la mort, notamment des armes, un refuge et de la nourriture. Mais Zor Kahn s'est abstenu de lui donner un compagnon, la condamnant à une existence d'isolement.
Zarabeth a non seulement survécu, mais elle a également réussi à se ménager un peu de confort. Elle a déniché une grotte chauffée par des sources souterraines, où elle peut se débarrasser de ses épaisses fourrures lorsqu'elle vient s'abriter des vents hurlants.
La chasse lui permet de se ravitailler en viande et lui fournit en même temps des peaux de bête, qu'elle transforme en vêtements, en tapis et en couvertures, et des os dont elle fait des lampes à huile.
Lorsque surviennent deux étrangers, Zarabeth pense d'abord qu'ils sont comme elle victimes de la « justice » de Kahn, et elle les guide jusqu'à sa grotte. Les deux individus ne sont pas originaires de Sarpeidon, ce sont des officiers de Starfleet, le Docteur Leonard H. McCoy et le Commandeur Spock de l'USS Enterprise NCC-1701, qui ont rencontré l'atavachron alors que leur détachement explorait Sarpeidon 5000 ans dans le futur.
Zarabeth les accueille chaleureusement, en particulier Spock, qui semble moins souffrir des températures glaciales que McCoy. Directe mais confiante, la jeune femme est surprise d'apprendre que les deux visiteurs viennent de mondes lointains. Sarpeidon ne s'est jamais lancé dans son propre programme spatial, mais Zarabeth « adorait lire les bouquins parlant de planètes lointaines, de mondes inconnus ».
Zarabeth sait que Spock et McCoy ont voyagé dans le passé contre leur gré, mais elle se réjouit de leur arrivée. Elle apprécie leurs compliments sur sa beauté, ses talents culinaires et la vie qu'elle a su se bâtir dans un milieu aussi hostile. Elle redoute que la solitude ait fini par la rendre folle et que les visiteurs soient le fruit de son imagination.
Mais Spock la persuade qu'il est bien réel. L’officier des sciences commence aussi à régresser aux premiers stades de l'évolution Vulcaine, il mange de la viande, connaît la jalousie et la colère, et désire la belle solitaire de Sarpeidon.
Zarabeth tente de convaincre les officiers de Starfleet qu'ils ne pourront jamais réintégrer leur époque. Si elle a réussi à s'adapter à l'existence à laquelle on l'a condamnée et à se résigner au fait que c'est là son nouveau foyer, elle refuse que le sort lui arrache ses compagnons.
Harcelée de questions hargneuses, Zarabeth doit admettre qu'elle ignore si Spock et McCoy pourront ou non regagner leur monde. Ce qu'elle sait, c'est qu'elle ne le pourra jamais.
Résignée à l'inéluctable, elle ramène les deux officiers près du portail temporel. Spock rechigne à l'abandonner, et incite McCoy à franchir le premier la « porte ouvrant sur le temps » pour rester quelques secondes de plus. Mais la nature du « seuil temporel » exige que les deux officiers le franchissent simultanément, comme à leur arrivée.
Finalement, Zarabeth se détourne et s'éloigne la première. Lorsqu'elle est certaine que Spock est parti, elle pivote et contemple en pleurant l'endroit où il se tenait juste avant de disparaître. Zarabeth aura fait forte impression sur le Vulcain. Tant qu'il vivra, Spock se souviendra de la beauté et du courage extraordinaires de la jeune exilée.
Apparition