Le système stellaire de Ceti Alpha, dans le quadrant Alpha, englobe quelques planètes de classifications diverses. Quand elle est d'abord détectée par Starfleet, la cinquième planète du système est un monde de classe M, avec une flore et une faune naturelle très riches en dépit d'un environnement hostile. On le décrit comme étant « un peu sauvage, quelque peu inhospitalier, mais vivable ».
Le genre de planètes où seuls les pionniers les plus hardis et les plus durs à la peine ont quelque chance de se tailler une place au soleil...
Au milieu des années 2260, Ceti Alpha V n'est pas encore considéré comme un site possible de colonisation par la Fédération. Mais en 2267, le Capitaine James T. Kirk y exile Khan Noonien Singh et ses partisans, après que les « surhommes » génétiquement modifiés eurent tenté de s'emparer de l'USS Enterprise NCC-1701.
Pendant presque six mois, la vie sur Ceti Alpha V se révéla dure mais productive pour Khan et les siens, déterminés à dompter ce monde sauvage. C'est alors que la sixième planète du système de Ceti Alpha explose, déviant Ceti Alpha V de son orbite jusqu'à ce qu'elle vienne à occuper une orbite analogue à celle de la sixième planète disparue. Les contraintes exercées par l'onde de choc gravimétrique entraînèrent des changements climatiques majeurs et des tremblements de terre.
Une fois la planète stabilisée, de gigantesques quantités de poussière en suspension en ont réchauffé la surface, en faisant un vrai désert.
Des vents violents achèvent de rendre l'air irrespirable et laissent sur leur passage une atmosphère raréfiée que domine le gaz craylon.
Quelques colons réussissent à survivre et leur pire danger se révèle être, non l'hostilité implacable de leur environnement, mais l'unique autre espèce survivante : l'anguille de Ceti. Au fil des dix-huit années suivantes, vingt compagnons de Khan, et notamment son épouse, Maria McGivers, sont tués par les créatures. Les anguilles de Ceti sont des invertébrés. Les adultes mesurent près de vingt centimètres de long. Leur appellation est d'ailleurs assez trompeuse dans la mesure où ils évoquent plutôt une forme de cloporte terrestre.
Ces créatures sont dotées de carapaces gris-bleu, creusées de profonds sillons, et leurs yeux rappellent ceux des espèces amphibies terriennes, avec des pupilles rectangulaires et un iris sensible aux variations de luminosité.
Leur corps se prolonge à l'avant par deux pinces redoutables, servant à la défense. L'aspect disgracieux des anguilles dissimule une réactivité étonnante.
Aussi redoutables que soient les adultes, ce sont les petits, nichés dans les replis des carapaces des parents, qui sont les plus dangereux pour les êtres humains. A première vue, les larves ressemblent à des sangsues. A proximité d'un humain, ces larves s'infiltreront dans son corps par le canal auditif. Lovées ensuite autour du cortex cérébral, elles interfèrent avec les fonctions cognitives d'une façon aussi singulière que complexe.
Sur les colons de Khan, de tels effets furent calamiteux. Les gens atteints en passaient par des phases hallucinogènes et de démence avant de sombrer dans la prostration, puis de connaître une agonie atroce. Au cours des premiers stades de la contamination, des observateurs ont cependant noté d'autres symptômes, qu'ils ont rapidement appris à tourner à leur avantage.
Un être humain porteur d'une larve d'anguille de Ceti devient éminemment vulnérable aux suggestions. Aussitôt après que l'emprise du parasite s'est affermie, la victime perd toute volonté et peut s'avérer des plus susceptibles à l'influence d'autrui.
A l'instar d'un ordre post-hypnotique, cette suggestibilité n'est pas atténuée par la distance ou le temps. On a vu des sujets obéir aux ordres d'une manière post-hypnotique alors même que leur manipulateur n'était pas présent.
Les victimes des anguilles ne se réduisent toutefois pas à des zombis somnambules, dans la mesure où elles restent capables d'interactions complexes. Seule une légère tendance à la distraction, dans leur comportement, risque de trahir leur état réel. Les hôtes de ces parasites semblent conserver leur personnalité, ainsi que la somme de leurs talents, de leurs connaissances et de leurs souvenirs. Voilà qui est bien pratique pour leurs nouveaux maîtres...
En 2285, presque deux décennies après l'arrivée de Khan et des siens sur Ceti Alpha V, l'équipage de l'USS Reliant NCC-1864 procède à un scannage sensoriel à courte portée de la planète, dans le cadre top secret du Projet Genesis. Il croit par erreur avoir affaire à Ceti Alpha VI, qui semblerait être un site de test envisageable.
Khan capture le Capitaine du Reliant, Clark Terrell, et son officier en second, Pavel Chekov, dès que ceux-ci se téléportent à la surface de la planète. Il les livre en pâture aux anguilles de Ceti pour les contrôler avant de prendre le commandement du Reliant.
Alors qu'être infecté par ces parasites équivaut à une condamnation à la démence et à la mort, Terrell et Chekov réussissent pourtant à leur résister… jusqu'à un certain point.
Dociles, les deux hommes assistent sans réagir au massacre du personnel de Regula I. Mais lorsque Terrell se voit intimer l'ordre d'abattre l'Amiral Kirk, il retourne son phaseur contre lui-même. A force de lutter contre les anguilles, Chekov a une attaque. Le parasite quitte son cerveau et est détruit. Après un traitement médical approprié, Chekov peut reprendre du service sans souffrir d'effets secondaires.