El-Adrel IV et ses planètes voisines sont des mondes de classe M ordinaires, situés dans un système compris entre l'espace de la Fédération et une région que domine le peuple connu sous le nom d'« Enfants de Tama ».
Vue d'orbite, El-Adra IV aux tons brunâtres semble désolée et sans attrait, une impression trompeuse, sans doute due à la réfraction atmosphérique. En fait, les collines et les plaines de la planète sont verdoyantes, sans parler des forêts touffues, et le climat est si tempéré qu'on peut facilement dormir à la belle étoile sans rien craindre, du moins, pas un refroidissement...
La surface d'El-Adrel IV se répartit ainsi : cinquante pour cent de masse continentale et cinquante pour cent d'eau. Si l'élément liquide est moins présent que sur les autres planètes de classe M dans leur ensemble, on ne relève pas de traces de déshydratation parmi une végétation abondante. Les insectes aussi sont nombreux, avec leur lot de pseudo-papillons et de pseudo-criquets, dont les stridulations se font entendre la nuit. Le jour, ce sont les chants d'oiseaux qui prennent le relais.
Tout, sur El-Adrel IV, paraît accueillant aux yeux d'un observateur Humain. Les voyageurs de passage, venus de l'espace, pourraient aisément être tentés de prendre une permission impromptue, de bivouaquer et de pique-niquer dans cet environnement bucolique.
Mais cette décision funeste pourrait aussi bien signer leur arrêt de mort...
L'unique forme de vie indigène connue sur El-Adrel IV est un prédateur rusé, possédant un don de mimétisme insolite avec un champ d'énergie qui réfracte partiellement la lumière. Cela lui permet de se confondre admirablement avec le paysage alentour, les vagues contours de sa silhouette étant perceptibles seulement par intermittence. Ce redoutable quadrupède se dresse sur ses pattes arrière pour attaquer.
Le champ d'énergie qui lui sert de camouflage lui permet aussi d'infliger des décharges électriques à sa proie, l'assommant et la paralysant. Bien peu des créatures visées (pour ne pas dire aucune) ont la force de résister à ces assauts électriques, sans parler des autres armes naturelles du fauve, dont ses griffes et ses cornes. Pour la proie, la seule planche de salut réside dans la fuite. Car si elle tombe dans les griffes du prédateur, toute résistance est très vite matée.
En 2368, El-Adrel IV est le théâtre d'une rencontre capitale entre la Fédération et les Enfants de Tama. L'USS Enterprise NCC-1701-D, sous le commandement du Capitaine Jean-Luc Picard, croise un vaisseau Tamarien. Et quand les tentatives initiales de communication se soldent par un échec, le Capitaine Tamarien, Dathon, entraîne Picard avec lui à la surface d'El-Adret IV. Là, il espère que la nécessité de coopérer permettra à son homologue de la Fédération de comprendre la nature insolite du langage Tamarien, exclusivement basé sur les métaphores.
Il est possible que Dathon n'ait pas eu conscience de l'existence de redoutables prédateurs, sur cette planète. Et qu'il ait voulu seulement initier un « rapprochement sur le terrain », en vue d'aider à communiquer.
Vu les réactions de Dathon lorsque le fauve passe à l'attaque, cependant, il semble bien qu'il l'ait senti venir, puisqu'il a même élaboré une tactique permettant de neutraliser certains des formidables avantages du carnassier sur ses proies. Malheureusement, les mesures bien intentionnées de l'équipage de l'USS Enterprise contrarient les défenses de Dathon et de Picard, ce dernier étant téléporté en sécurité pendant que le Tamarien reste seul face au danger.
Picard insiste pour être ramené sur la planète, mais il y est téléporté trop tard. Il retrouve Dathon mortellement blessé, et malgré tous ses efforts pour le sauver, le Tamarien succombe. Mais pas avant que les deux Capitaines n'aient établi un rapport qui donnera à Picard un début de réponse.
De retour à bord de l'Enterprise, le Capitaine explique tant bien que mal aux Tamariens ce qui s'est passé, en construisant des phrases métaphoriques. Attristés par la perte de leur Chef, les Tamariens parviennent néanmoins à répondre en faisant état de leur bonne volonté : c'est le début d'une alliance diplomatique.
El-Adrel IV et ses planètes voisines ne seront plus une frontière naturelle entre les deux puissances interstellaires, mais au contraire, une passerelle jetée entre les Enfants de Tama et la Fédération Unie des Planètes.