Tam Elbrun est un télépathe prodigieusement doué, dont les facultés vont bien au-delà de celles que possèdent d'ordinaire les Bétazoïdes. Mais Elbrun paie chèrement pour ce talent hors du commun : incapable de filtrer les pensées de ceux qui l'entourent, il est constamment assailli par la moindre pensée de tout humanoïde se trouvant près de lui.

Chez la plupart des Bétazoïdes, les facultés télépathiques apparaissent à l'adolescence, à un âge donc où l'on peut gérer l'intrusion des pensées étrangères. Mais, dans quelques cas très rares, dont celui d'Elbrun, ces pouvoirs se manifestent dès la naissance : le tout-petit affligé d'un tel don doit sans comprendre faire face à une écrasante surcharge mentale.

Un diagnostic précoce et un entraînement particulier ont permis à Elbrun de gérer la situation dans son enfance, mais, comme son esprit est le réceptacle des pensées de tout son entourage, depuis qu'il est adulte le stress accumulé lui vaut régulièrement d'être hospitalisé. Au cours d'une crise, il a été le patient de Deanna Troi, qui était alors étudiante en psychologie.

En dépit du traitement suivi pendant des années, Tam Elbrun rencontre de grandes difficultés à assumer ses facultés de télépathe. Animé par un profond désir de s'abstraire des tourments que lui inflige un apport télépathique permanent, il a tendance à privilégier les missions susceptibles de lui éviter tout contact avec des humanoïdes.

La personnalité d'Elbrun est de celles que l'on qualifie de « difficiles ». Son comportement est fort peu orthodoxe, et il n'a guère de respect pour le protocole, la hiérarchie et l'autorité de Starfleet.

La Fédération ferme les yeux sur son attitude, tant ses talents sont précieux. Il cultive des manières agressives et cinglantes pour s'isoler des autres humanoïdes. Il a tendance à agir de façon impulsive, à penser que ce qu'il fait est bien, sans prendre en considération les autres ou les conséquences éventuelles de ses actes.

Impatient à l'égard de ceux qui doivent verbaliser leurs pensées, il a pour dérangeante habitude de répondre aux questions avant même qu'elles n'aient été posées.

Ses fonctions exigent de la part d'Elbrun une grande capacité de jugement : toute erreur d'interprétation pourrait avoir des conséquences fatidiques. Il est fréquemment amené à s'impliquer en profondeur avec ceux qu'il a contactés, au risque de partager leur point de vue et d'en oublier ses propres objectifs. Ce genre d'ingérence précipite la tragédie de Ghorusda.

Elbrun était alors affecté à l'USS Adelphi NCC-26849 pour établir un premier contact avec les Ghorusdans, une culture sophistiquée à la différence marquée. L'opération s'est soldée par une catastrophe : 46 morts, dont le Capitaine Darson. Une commission d'enquête de Starfleet a innocenté Elbrun (Darson aurait dû être plus prudent, et mieux prendre en compte les tabous culturels de Ghorusda) mais sa réputation en a souffert. S'il ne se juge pas totalement responsable, Elbrun reconnaît qu'il lui aurait fallu se montrer plus catégorique dans ses avertissements.

Désireux de mener une vie exempte d'invasion mentale, Tam Elbrun accepte le poste de délégué (unique) de la Fédération auprès de Chandra V, dont la population non humanoïde se signale entre autres par un rituel d'accueil de trois jours.

La découverte d'un objet intelligent en orbite autour de l'étoile agonisante Bêta Stromgren et la perspective d'établir le contact avec cette entité incitent Elbrun à quitter Chandra V.

Date stellaire 43779.3 : il embarque à bord de l'USS Enterprise NCC-1701-D, qui doit se rendre en territoire inexploré en vue de ce contact avec l'organisme désigné par la Fédération sous le nom de « Tin Man » (en référence au bûcheron de fer-blanc du « Magicien d'Oz »). Une fois sur place, Elbrun doit créer un lien d'esprit à esprit, toutes les tentatives de communication linguistique subspatiale ayant échoué.

Elbrun a le plaisir de travailler avec le Lieutenant-Commander Data. Comme il ne peut lire les pensées de l'androïde au cerveau positronique, le Bétazoïde voit en lui un compagnon sympathique et reposant. Le processus consistant à faire progressivement connaissance avec un humanoïde au fil des conversations est une agréable nouveauté pour Elbrun, qui recherche la compagnie de Data, le reste du temps, il mène une existence solitaire dans ses quartiers, plutôt que de se mêler aux autres membres d'équipage de l'Enterprise.

Même avant l'arrivée de l'USS Enterprise sur Bêta Stromgren, Elbrun réussit à établir un contact subconscient avec l'entité. Il en retire des impressions de grande longévité et de terrible solitude, et révèle que l'être s'appelle Gomtuu. Une fois plus près de Gomtuu, Elbrun discerne qu'il s'agit d'un vaisseau stellaire « vivant », dont l'équipage est mort il y a de longues années.

Un Oiseau-de-Guerre Romulien menace Gomtuu. Elbrun incite ce dernier à se défendre. Ce faisant, le Bétazoïde est victime d'une attaque, dont un scannage médical indique qu'elle a été provoquée par un stress systématique et général. On redoute qu'Elbrun ne se perde dans la fusion télépathique, mais il maintient le contact avec Gomtuu.

L'entité est bientôt menacée par un autre Oiseau-de-Guerre Romulien, Elbrun et Data se téléportent alors à son bord. Elbrun est aussitôt assailli par la masse des souvenirs de toute une vie que Gomtuu lui transmet en quelques secondes. Après le choc initial, Elbrun se sent parfaitement à l'aise. Libéré pour la première fois de son existence de la cacophonie mentale qui envahit son cerveau, il « entend » le seul Gomtuu.

En retour, Tam Elbrun offre au vaisseau vivant tout le réconfort et la compagnie qu'il réclamait. Lorsque Gomtuu propulse l'Enterprise loin de Bêta Stromgren sur le point d'exploser et renvoie Data sur la passerelle de son vaisseau, Elbrun demeure auprès de l'entité... il a enfin trouvé la paix tant attendue.