0n a remarqué que le Docteur Reyga était difficile à comprendre. Son statut même est un paradoxe en soi : un Ferengi qui a choisi de faire carrière dans les sciences plutôt que dans le commerce...

A première vue, rien ne le démarque de ses congénères, les Ferengis étant réputés pour leur matérialisme forcené. Pourtant, l'apparence de Reyga est démentie par des qualités comme la ténacité, la passion et la détermination avec lesquelles il aborde son travail.

Le Dr Reyga courtise la reconnaissance de la communauté scientifique plutôt que de s'adonner aux passe-temps stéréotypés de son peuple, à commencer par l'acquisition et le profit.

De son vivant, hélas, il ne connaîtra pas la gloire et les lauriers qu'il méritait, sa fin prématurée manquant même de provoquer un incident diplomatique.

Les recherches sur le bouclier métaphasique participent d'un projet très ambitieux, mais en cas de succès, une telle invention protégerait un vaisseau spatial de la couronne ardente d'une étoile...

Quand Reyga présente ses découvertes lors de la conférence Altine cependant, ses confrères le tournent en ridicule, le chassant de l'estrade sous leurs quolibets. Le propre gouvernement de Reyga lui refuse toute subvention. Cette attitude ne contribue certes pas à faire valoir l'œuvre du savant. Des réactions aussi désobligeantes ne dissuadent néanmoins nullement le savant bafoué de poursuivre ses recherches.

Reyga est d'ailleurs à ce point résolu à prouver la valeur de son travail qu'il est prêt à céder les droits d'exploitation exclusifs au premier qui lui fournira les ressources nécessaires au développement d'une telle technologie.

ll est même disposé à risquer sa propre vie pour tester en personne son invention , qu'il continue à soutenir, même après le drame survenu lors des premiers essais, affirmant vouloir piloter lui même un appareil dans une couronne stellaire instable.

En 2369, le Docteur Beverly Crusher assiste à la conférence Altine au cours de laquelle les idées de Reyga piquent sa curiosité au vif. Elle lit la thèse du Ferengi, jugeant son couvre fascinante, et organise une conférence scientifique à bord de l'USS Enterprise NCC-1701-D afin de tester les théories de Reyga.

Seuls quatre confrères du Ferengi acceptent l'invitation, quatre savants qui font montre d'un cynisme appuyé à son égard. Refusant d'admettre la moindre possibilité d'erreur dans ses résultats, le Docteur est immédiatement sur la défensive lorsqu'une scientifique Klingonne suggère qu'il ait pu manipuler les résultats de ses expériences pour qu'ils étayent ses théories.

Par la suite, quand la mise à l'épreuve du bouclier métaphasique de Reyga débouche apparemment sur un drame, le savant continue de soutenir son invention, affirmant qu'un autre problème doit être à l'origine de l'échec.

Une constance aussi absolue est peut-être un trait admirable, mais elle révèle aussi la faille dans la nature scientifique de Reyga : son manque criant d'objectivité.

Indubitablement, l'opinion inébranlable du Ferengi est due au fait qu'il a été toute sa vie en butte aux préjugés. Déjà, sa famille et ses amis ont certainement mal réagi en le voyant embrasser une vocation scientifique au lieu de rechercher le profit comme tous ses semblables.

Mais même loin de Ferenginar, le savant a dû se heurter plus d'une fois à cette étroitesse d'esprit caractérisée. Il admet qu'il a dû se battre pour se faire respecter de ses pairs, du simple fait qu'il était Ferengi. Le succès de son bouclier assiéra enfin sa gloire et sa renommée.

Quand le vol d'essai de la navette équipée du bouclier métaphasique se solde par la mort de Jo'Bril, un savant Takarien, le Docteur Beverly Crusher doit hélas annuler tout test supplémentaire des recherches de Reyga. Celui-ci est amèrement déçu de constater qu'on ne lui accordera pas de seconde chance. Il jure alors de trouver le moyen de prouver que son invention fonctionne.

Par malheur, une mort prématurée ne lui en laisse pas le temps. Peu après, on découvre son cadavre dans un des laboratoires scientifiques de l'Enterprise, un diffuseur plasmique agrippé entre ses doigts, la décharge a causé sa mort. La scène laisse à penser que Reyga a préféré mettre fin à ses jours suite à l'échec de son expérience.

Beverly Crusher pour sa part a la conviction que quelqu'un d'aussi déterminé que Reyga n'aurait jamais pu se résoudre au suicide. A titre personnel, elle mène donc sa petite enquête en interrogeant les trois savants qui restent à bord. De son vivant, le Docteur Reyga avait admis que, si ses idées se heurtaient à tant de résistance, il fallait y voir avant tout de la jalousie professionnelle.

Ainsi, l'un des savants a pu assassiner leur rival Ferengi en laissant n'importe qui libre de reprendre les recherches à son compte. Faute de trouver la preuve qu'il y a bien eu meurtre cependant, Crusher autopsie le cadavre en allant contre les souhaits de la famille. De tels actes pourraient déboucher sur un incident diplomatique dans la mesure où le médecin viole ainsi les croyances des Ferengis concernant leurs rites funéraires.

Par bonheur, la vérité éclate lorsque Crusher décide alors de tester en personne le bouclier métaphasique. Lors d'un vol dans une couronne stellaire, Beverly est attaquée par Jo'Bril, le supposé défunt.

Celui-ci admet ensuite qu'il a saboté le vol d'essai d'origine et simulé sa propre mort avant d'assassiner Reyga, afin de s'approprier ses travaux.

Crusher est contrainte d'abattre le meurtrier en état de légitime défense. Mais les risques qu'elle a pris en valaient la peine, et elle réussit à extraire la navette de la couronne stellaire. La réussite d'un tel vol prouve le bien-fondé des recherches de Reyga.

Le Docteur Reyga qui n'avait rien d'un Ferengi ordinaire ignorait tout de la cupidité, au point de ne pas même chercher à entrer en compétition avec ses confrères. Il aspirait tout simplement à être reconnu par ses pairs. Et cette reconnaissance de ses travaux dans le domaine de la science subspatiale interviendra hélas à titre posthume uniquement.