La cryogénie a trait aux techniques mises en oeuvre pour produire les basses températures qui affectent les objets mécaniques et les organismes biologiques. De nombreux peuples ont eu recours à la cryogénisation pour soumettre des êtres vivants ou même morts à une suspension de leurs fonctions biologiques, empêchant ainsi leur organisme d'être atteint par le vieillissement ou la putréfaction.
Sur Terre, la cryogénie est apparue dans la seconde moitié du XXe siècle. Elle trouva ses premières applications dans la création de supraconducteurs primitifs, mais, dès les années 1990, la science médicale avait porté la science cryogénique a un tel niveau d'évolution que des êtres Humains purent être placés en biostase.
La suspension des fonctions vitales a deux champs d'applications fort différents. Dans les années 1990, l'humanité avait l'ambition d'explorer l'espace. Cependant, sans l'aide de la technologie de la distorsion (qui ne devait être découverte qu'en 2063), de simples voyages interplanétaires pouvaient prendre des années. Pour surmonter ce problème, les Humains mirent au point des vaisseaux-dortoirs, dont les passagers étaient placés en état de vie suspendue pendant la durée du voyage.
Leur rythme cardiaque était abaissé à quatre battements par minute, et leur respiration ralentie au point d'être à peine perceptible. A bord des vaisseaux-dortoirs de classe DY-100, les quelque 80 passagers étaient placés en biostase avant le lancement, puis « entreposés » dans de petits caissons d'environ deux mètres de long sur un mètre de large. Ces caissons étaient scellés, de sorte qu'il n'arrive rien de fâcheux aux occupants.
Lorsque le vaisseau se dirigeait vers sa destination, l'alimentation des systèmes internes pouvait être réduite au minimum, et « l'équipage » pouvait survivre presque indéfiniment. Le vaisseau était programmé pour fonctionner de façon entièrement automatisée, et pour réveiller le Chef d'équipage peu avant l'arrivée à destination.
La technologie employée pour ces vaisseaux-dortoirs était tellement au point que, lorsque le Botany Bay de classe DY-100 est découvert, en 2267, seuls 12 de ses passagers ont péri. Les autres ont conservé leur intégrité physique parmi eux se trouve le terrible Khan Noonien Singh.
Cependant, en dépit de l'efficacité de cette technologie, les vaisseaux-dortoirs sont abandonnés en 2018, en raison des performances des propulseurs subluminiques mis au point dans l'intervalle.
Au cours des années 1990, la cryogénie a également été employée pour conserver la dépouille des défunts. En vertu du système capitaliste alors répandu sur Terre, ce service n'était accessible qu'à des personnes fortunées. Il était mis en oeuvre lorsqu'un individu avait été victime d'une mort « prématurée », des suites d'une maladie incurable, d'un cancer ou d'une embolie par exemple. Le défunt était placé aussi rapidement que possible en état de suspension cryogénique, ce qui empêchait la dépouille de se décomposer. Le corps cryogénisé était ensuite entreposé dans un établissement spécialisé, théoriquement jusqu'à ce que la science médicale eût suffisamment progressé pour que le défunt puisse être ranimé en toute sécurité, puis guéri de sa maladie.
Quelques doutes planant sur la sûreté des infrastructures terrestres, on a construit des cryosatellites placés en orbite. Mais, finalement, l'intérêt pour ce service déclina, de sorte qu'il fut abandonné. On possède peu d'éléments laissant à penser que de nombreux êtres Humains aient été ranimés avec succès.
Les fondements scientifiques de ces pratiques n'en sont pas moins sains. En 2364, l'USS Enterprise NCC-1701-D récupère un cryosatellite qui a dérivé hors de l'orbite terrestre pour se retrouver dans le système binaire de Kazis. Le médecin du vaisseau, Beverly Crusher, réussit à ranimer les trois personnes déposées dans des conteneurs autonomes, puis à les remettre sur pied.
Au XXIIIe siècle, les Humains n'ont plus recours à la cryogénisation pour obtenir un état de biostase, mais les techniques cryogéniques sont régulièrement employées dans le cadre de procédures médicales, pour des interventions chirurgicales à coeur ouvert, notamment.
Au XXIVe siècle, les patients dans un état critique peuvent être placés en cryostase, ce qui donne aux médecins un temps supplémentaire précieux pour rechercher et administrer un traitement efficace.
Les ingénieurs ont également tiré des bénéfices de la science cryogénique. Le cryonetrium, gazeux même à des températures voisines du zéro absolu, est employé pour empêcher une contamination à l'invidium, susceptible de menacer les systèmes de propulsion à distorsion.
Une autre substance extrêmement froide, le gaz exanogène, ralentit jusqu'à pratiquement annuler le métabolisme d'un parasite du métal (le nitrium) qui se nourrit des spationefs. Plus important sans doute, le deutérium cryogénique est un ingrédient majeur des réacteurs à impulsion, utilisés par tout vaisseau de la Fédération, ou presque.
Les Humains ne sont pas les seuls à avoir employé la cryogénie.
En 2268, un groupe d'humanoïdes de la planète Scalos recourt à une telle technique dans le contexte de leurs efforts de perpétuation de leur espèce, devenue incapable de procréer à la suite d'une exposition à des radiations d'origine volcanique. Les Scalosiens attirent les vaisseaux de passage dans l'orbite de leur planète, greffent un appareil de réfrigération sur les systèmes de survie du vaisseau captif, puis congèlent l'équipage en vue d'un entreposage à long terme. Les Scalosiens font ensuite dégeler les membres d'équipage au gré de leurs besoins d'accouplement.
Les Klingons ont employé la cryogénie pour placer les équipages des vaisseaux d'exploration lointaine en état de biostase. Dans les années 2290, des bâtiments tels que le T'Ong sont pourvus de l'équipement nécessaire, puis l'équipage est placé dans des tubes de cryogénisation. La technologie Klingonne est parfaitement opérationnelle : les équipages sont ranimés à l'issue de périodes pouvant aller jusqu'à 75 ans.
Les Cardassiens ont, eux aussi, recours à la cryogénisation, mais à des fins plutôt étranges. L'Ordre de l'Obsidienne place en état de suspension cryogénique les corps des prisonniers morts pour empêcher leur décomposition, puis les entrepose dans ses archives. On ignore la raison de cette pratique.