Les Gédéoniens peuplaient jadis un monde idyllique, naturellement riche en montagnes, en vallées et en océans, et doté d'une atmosphère pratiquement vierge de tout germe : la planète de classe M idéale, en quelque sorte. Sans un examen médical approfondi, un habitant de Gédéon pourrait aisément passer pour un humain.
L'évolution des deux espèces ayant suivi des cours quasiment analogues, ces humanoïdes présentent des caractéristiques faciales identiques à celles des Terriens. Les Gédéoniens sont cependant dotés d'une résistance exceptionnelle aux blessures, et possèdent de remarquables aptitudes à la régénérescence.
Dans leur immense majorité, les Gédéoniens tiennent la vie pour le plus précieux des dons, et la considèrent comme sacrée. Ils pensent en outre que leur amour de la vie est précisément à l'origine de leur longévité et de leurs pouvoirs de régénération. Cette population florissante a ainsi joui d'une prospérité physique et spirituelle pendant longtemps.
Revers de la médaille, ces extraordinaires dons de récupération ont rendu la mort virtuellement inconnue sur la planète des Gédéoniens. Elle ne frappe plus que les personnes extrêmement âgées, au métabolisme épuisé. Immunisée contre toute forme de maladie, la population ignore également ce qu'est la douleur.
En 2268, le don de la vie est devenu pour les Gédéoniens une épreuve d'endurance. L'existence n'a pas perdu son caractère sacré, mais le faible taux de mortalité, conjugué à un taux de natalité croissant, fait que l'espace vital s'est dramatiquement réduit. La surface de la planète fourmille littéralement d'individus serrés les uns contre les autres...
Les Gédéoniens aspirent à une solitude devenue impossible, bien qu'il s'agisse sans doute d'une image, l'un d'eux prétend qu'ils seraient prêts à s'entretuer pour pouvoir s'isoler.
D'autres civilisations auraient résolu ce problème par la contraception, mais les croyances fondamentales des Gédéoniens s'y opposent : la vie est sacrée dès la conception. D'autres méthodes, comme la stérilisation, sont tout aussi inenvisageables en raison du pouvoir de régénérescence du métabolisme Gédéonien.
Les choses en sont à ce stade quand, en 2268, la planète Gédéon demande à intégrer la Fédération Unie des Planètes. Bien qu'il lui faille prouver qu'elle répond aux critères exigés, le Conseil reste inflexible lorsqu'il s'agit de permettre à des représentants de la Fédération de visiter leur planète. Il se contente d'affirmer que son monde n'a pas changé depuis des siècles, et refuse catégoriquement que des ambassadeurs de la Fédération s'y téléportent.
De plus, Gédéon est protégé par un bouclier perfectionné, s'il permet d'établir la communication entre la planète et les bâtiments en orbite, et autorise les transports de l'une aux autres, le bouclier met en échec les balayages des senseurs des vaisseaux de la Fédération.
Le Conseil de Gédéon est passé maître dans le maniement de la langue de bois : il élude aisément les questions légitimes et détourne à son avantage le sens des mots, ce qui endigue efficacement tout progrès diplomatique.
A en croire le Conseil, s'il refuse obstinément que des représentants de la Fédération se téléportent sur Gédéon, c'est pour éviter toute contamination éventuelle au contact des violentes pulsions dont sont coutumiers les individus originaires d'autres systèmes stellaires. Si cet argument est cohérent avec la politique isolationniste en vigueur sur la planète, il empêche de vérifier si Gédéon répond aux critères d'admission exigés par la FUP.
De type global, la société de Gédéon est placée sous l'égide d'un Conseil où siège un Premier Ministre. En 2268, ce poste est occupé par Hodin. Celui-ci conçoit un plan élaboré qui permettra de résoudre le problème démographique de Gédéon : il feint d'accepter de discuter de son entrée dans la Fédération si le Capitaine James T. Kirk de l'USS Enterprise NCC-1701 joue le rôle de médiateur. Le Capitaine a en effet contracté la chorioméningite végane durant son enfance.
Faute d'un traitement adapté dans les 24 heures, cette maladie rare est mortelle. Retenir le Capitaine permettrait d'introduire la chorioméningite végane sur Gédéon, et Hodin est certain que ses compatriotes se porteront volontaires pour contracter le mal, en dépit de leur grand respect de la vie.
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