Au XXe siècle, le physicien de renom Freeman Dyson a avancé la théorie selon laquelle une gigantesque sphère creuse pouvait contenir une étoile. Et en colonisant la surface interne de la sphère en question, la civilisation qui en résulterait aurait le singulier avantage de pouvoir collecter l'énergie rayonnée de l'astre central, soit une source d'énergie inépuisable.
Proposant une série de paramètres généraux susceptibles de définir une sphère de Dyson, la configuration et les techniques d'ingénierie d'une construction aussi massive dépassent de loin les compétences scientifiques et technologiques de l'époque de Dyson comme de celles, même, de la FUP au XXIVe siècle. La popularité de cette théorie décline au point qu'après les années 2320 elle n'est plus du tout abordée dans le cursus de l'Académie de Starfleet. En 2369, la découverte d'une sphère de Dyson par l'équipage de l'USS Enterprise NCC-1701-D s'avère donc excitante et des plus troublantes.
En détectant un appel de détresse automatique émis par l'USS Jenolen NCC-2010, un navire officiellement porté disparu depuis soixante-quinze ans, l'Enterprise quitte la vitesse de distorsion afin d'ouvrir une enquête et est aussitôt secoué par un champ gravitationnel massif. Les cartes stellaires de la région ne font nullement état de corps cosmiques capables de générer de tels effets, bien que les senseurs continuent de signaler la présence d'une source gravitationnelle phénoménale.
Les tentatives menées pour en localiser la source conduisent à un scannage visuel longue portée qui révèle la présence d'un satellite gris, en rotation lente dans l'espace. Et tandis que les senseurs du vaisseau de classe Galaxy ont des difficultés à scanner l'objet, il y a assez de données pour évaluer son diamètre massif à deux cents millions de kilomètres, soit environ la valeur de l'orbite terrestre autour du soleil.
On ne sait pas trop pourquoi un corps aussi gigantesque n'a jamais été détecté jusqu'à présent dans cette région, mais selon la théorie qu'avance le Lieutenant Commander Data, la masse monstrueuse de la sphère de Dyson génère en quantité conséquente des interférences gravimétriques susceptibles d'empêcher les senseurs de le détecter avant de filer à vitesse de distorsion.
Un concours de circonstances analogue a provoqué le crash du Jenolen en 2294. Le puissant puits de gravité généré par l'extérieur de la sphère a attiré le vaisseau désemparé à sa surface, entraînant la perte de tout l'équipage à l'exception de l'Enseigne Matt Franklin et du Capitaine Montgomery Scott, qui voyageait alors comme simple passager.
Les scannages initiaux de la sphère de Dyson entrepris par l'Enterprise n'apportent aucune preuve concluante concernant une éventuelle colonisation de l'intérieur. La coque externe consiste en une série de prodigieuses plaques de carbone de neutronium à verrouillage réciproque et à simultanéité d'exécution qui lui assurent une résistance fantastique, la rendant insensible aux impacts frontaux et aux salves de phaseurs du vaisseau de Starfleet. Pour un navire spatial au fonctionnement normal, il est possible d'adopter une orbite synchrone autour de la sphère de Dyson afin de procéder à une vaste batterie de scannages externes avec, à la clé, des communications subspatiales et des téléportations en surface parfaitement régulières.
Peu avant le crash, le Jenolen effectuait des scannages approfondis de la sphère. Hélas, les données enregistrées s'avèrent difficiles à récupérer en raison des dégâts subis par le processeur informatique central. Une analyse spectrographique de phase 7 plus détaillée, conduite par le Lieutenant Commander Geordi La Forge, indique la présence d'une étoile de type G au centre de la sphère et dénote une atmosphère de classe M à l'intérieur, capable de permettre à la vie de s'épanouir. Il n'y a pourtant aucun signe avéré d'habitation, même après un scannage complet de l'intérieur.
La découverte subséquente de ce qui semble être un réseau d'antennes à la surface de la sphère de Dyson incite l'Enterprise à se poster au-dessus d'une immense dépression circulaire, à l'extérieur. La détection d'émissions subspatiales basse fréquence conduit ensuite l'équipage à s'inspirer des procédures standard de Starfleet en ouvrant un canal sur la même fréquence. L'équipage ne réalise pas encore que cette construction est en fait l'accès automatisé à l'intérieur de la sphère de Dyson.
En détectant un signal, quatre rayons tracteurs guident aussitôt le vaisseau au centre précis des portes grandes ouvertes, d'autres rayons continuant à le guider une fois qu'il s'engage à l'intérieur de la sphère. Les portes commencent alors à se refermer.
Sur toute sa largeur, l'intérieur se décline en plusieurs couches et, dès les portes refermées, le vaisseau peut naviguer au sein de la construction artificielle. La fréquence de résonance des rayons tracteurs est incompatible avec les systèmes d'alimentation de Starfleet, et l'Enterprise reste sans capacités de distorsion ni d'impulsion. L'inertie générée par les rayons tracteurs pousse presque le navire dans la photosphère de l'étoile de classe G.
De précieuses informations sont glanées sur l'objet cyclopéen durant les tentatives faites pour le quitter, l'intérieur de la sphère est tapissé d'océans et de masses continentales. L'instabilité de l'ensemble toutefois est pour beaucoup imputable à de graves bouffées de radiations et à des expulsions de matière de l'étoile.
L'intensité croissante de ces émissions atteint un flamboiement de magnitude 12, classe B, suffisant à happer un Enterprise affaibli. Et cela explique pourquoi la sphère a été abandonnée. Communiquer avec des vaisseaux externes est impossible, et si plusieurs centaines de systèmes de communication existent à l'intérieur de la sphère de Dyson, tout le mérite du sauvetage de l'astronef et de son équipage, menacés par un environnement dangereusement instable, revient au Capitaine Scott et au Lieutenant Commander La Forge lorsqu'ils déclenchent l'ouverture des portes, les coinçant avec l'épave du Jenolen.
L'Enterprise est alors en mesure de quitter la sphère après avoir anéanti le vaisseau de Class Sydney.