Les Enarans constituent un peuple chaleureux qui tire fierté de sa culture. Leur comportement civilisé dissimule cependant un épisode honteux de l’histoire récente. A l’instar de maintes sociétés, celle des Enarans a subi les effets délétères des préjugés raciaux.

Ce sont des êtres évolués, originaires de la planète Enara Prime dans le Quadrant Delta. Leur civilisation ne brille pas dans les capacités de propulsion en distorsion, mais les Enarans ont entrepris depuis près d’un siècle d’explorer l’espace interstellaire.

Depuis quelques décennies, les progrès réalisés en matière de terraformation leur ont permis d’établir des colonies dans des systèmes stellaires voisins, dont celui de Fima.

Les Enarans donnent l’impression d’être des gens fort cordiaux, qui accueillent volontiers les étrangers et sont prêts à partager les bienfaits de leur riche culture.

Les hommes comme les femmes portent de sobres robes dans les tons de pastel, avec serre-tête assortis. Dans les grandes occasions les robes laissent place à des vestes. La mode vestimentaire Enarane ne change guère en trois décennies.

L’architecture d’Enara fait la part belle aux cloîtres et aux cours ouvertes, les édifices de pierre adoptent des formes anguleuses, les intérieurs sont peints dans des coloris clairs, des objets d’art y sont disposés sur des bancs à la périphérie des pièces.

Le design intérieur Enaran est très proche de celui de la Terre au XXe siècle : miroirs aux murs, vastes fenêtres, portes à ouverture manuelle, rideaux et coussins (ces derniers tenant lieu de tables et de chaises durant les repas)

Les Enarans sont très soucieux d’hygiène. L’une de leurs inventions est une petite boule argentée appelée « radioseptique ». On en trouve généralement quelques unes disposées dans un bol, on en prend deux ou trois pour les faire rouler dans la paume de la main, ce qui a pour effet de nettoyer et de désinfecter la peau. Ces boules réutilisables à l’envi sont d’un usage aussi bien personnel que collectif.

Les Enarans expriment une préférence pour des températures inférieures à celles qu’affectionnent les Humains, mais le climat de leur planète mère semble assez plaisant.

Les falaises de Daeleus, entre autres lieux, sont particulièrement belles à l’aube, surtout plongées dans la brume et la bruine. Ils sont aussi de fins gourmets, un des plats les plus appréciés est le feuilleté d’algues.

Nombre de coutumes Enaranes présentent des similitudes avec des pratiques de la société Humaine, les rites des parades amoureuses, par exemple, sont fort semblables. Comme sur la Terre, la société Enarane fait appel à des titres qui varient en fonction du sexe et de l’âge, ainsi de Jor pour un homme âgé et de Jora pour son équivalent féminin.

L’éducation est très importante, les diplômés se réunissent solennellement pour écouter un éminent orateur et recevoir des récompenses. Il est une autre caractéristique que les Enarans partagent avec l’humanité, un passé de barbarie. Les documents officiels font état d’une minorité appelé les « régressifs ». Rejetant les technologies avancées en matière de communication ou de production d’énergie notamment, ces derniers en viennent à être considérés comme des citoyens de seconde zone.

L’apartheid se dessine insidieusement. Dans un premier temps, le contact avec les « régressifs » suscite simplement la réprobation de la « bonne société ». On déclare que certains amis sont plus convenables que d’autres, et que les « Régressifs » tirent avantage des gens normaux.

De tels préjugés conduisent à la notion que les « Régressifs » sont des malpropres, des inférieurs, qui, en dépit de leur apparente passivité sapent la société Enarane.

Selon un processus rappelant les agissements de tant d’autres cultures au fil des siècles, le gouvernement Enaran se lance dans un odieux programme de discrimination à l’encontre des « Régressifs ». Ceux-ci se voient progressivement soumis à des mesures de couvre-feu et d’enfermement dans des ghettos, ainsi qu’à des restrictions plus subtiles en matière de jouissance des services publics.

Une politique plus radicale est bientôt adoptée, qui comprend le transfert forcé des « Régressifs » dans une colonie où ils peuvent « pratiquer leur mode de vie sans interférer avec le reste de la société Enarane ».

La majorité de la population croit qu’un tel exil est volontaire, quand, en fait les « Régressifs » qui résistent sont traités avec violence. La réalité est même plus choquante encore : le gouvernement organise des exterminations de masse (les « Régressifs » étant vaporisés au cours de leur prétendu transfert), version Enarane de la solution finale, censée mettre un terme à une gêne pour l’ensemble de la société.

Des récits faisant état de l’inexistence de la colonie se mettent à filtrer, en particulier chez les plus jeunes des « régressifs », mais la société Enarane se fait de plus en plus hostile envers cetteminorité persécutée.

Ces massacres dissimulés par le gouvernement disparaissent en une génération du champ de la conscience collective. Seul rappel du fait que les « Régressifs » firent un jour partie de la société Enarane, une porte cérémonielle de la cité, avertissement lancé à tous les citoyens pour les appeler à rejeter la philosophie arriérée des « Régressifs ». Ceux la même qui connaissent la vérité prétendent que cette minorité a disparu sous l’effet des maladies et des luttes intestines.

Les Enarans ont des facultés télépathiques, ils sont capables de transmettre leurs connaissances par le biais d’un lien psychique établi au moyen du toucher. Les transmissions se font également à distance.

Le récepteur du transfert des connaissances se retrouve en possession des souvenirs de l’émetteur, dans le cas de la pratique musicale, par exemple, il peut se rappeler des heures d’exercices comme s’il les avait lui-même accomplis.

L’emploi de la télépathie est régi par des règles éthiques très strictes, les Enarans se refusent à établir une connexion sans l’accord du récepteur.

L’Enaran Jor Brel transmet ainsi ses dons musicaux au Capitaine Janeway. L’un des instruments préférés des Enarans est une sorte de ukulélé sans cordes, comportant un manche fixé à une sphère enchâssée dans un socle en bois.

En frappant en rythme cette sphère, on obtient des sons harmonieux et assourdis qui évoquent ceux d’une harpe. Janeway constate stupéfaite qu’elle est soudain capable de jouer de cet instrument.

L’USS Voyager transporte des colons Enarans du système de Fima vers Enara Prime. Lors du trajet une vieille Enarane du nom de Korenna Mirell partage par télépathie ses souvenirs de l’extermination des « Régressifs » avec B’Elanna Torres.

Dans sa jeunesse, Korenna a eu une liaison avec un « Régressif » Dathan Alaris, mais la pression de la société l’a amenée à le livrer aux autorités. B’Elanna transmet à son tour les souvenirs à la jeune Enarane Jes, afin que la société Enarane puisse un jour assumer sa véritable histoire.

Banque de données

• Apparitions dans VOY / S3 / Ep N°6 : Souvenez-vous [Remember]