Les Ennis et les Nol-Ennis sont des humanoïdes du Quadrant Gamma. Il y a des siècles, ces deux sectes béliqueuses furent exilées sur une lune désolée, en châtiment de leur conflit sans fin. Impuissants à les convaincre de cesser le combat, les dirigeants de leur planète firent de ce bannissement un exemple.
Les Ennis et les Nol-Ennis sont physiquement très ressemblants. Couverts de cicatrices ou éborgnés par les batailles, ils portent en toutes circonstances des armures et des armes tout aussi usées par les combats qu'eux-mêmes, qui accomplissent tous les actes de la guerre sans crainte de la mort et sans guère de volonté de vivre. Seul les tient le désir de nuire à l'autre.
Les deux sectes survivent dans une région de leur lune inhospitalière dont la superficie ne fait que douze kilomètres carrés.
La lune est protégée des intrus par un complexe réseau de satellites défensifs qui empêche les Ennis et les Nol-Ennis de s'enfuir. Ce système en orbite basse émet un champ d'induction mutuelle qui bloque quatre-vingt-dix-neuf pour cent des transmissions de et vers la lune, ce blocage touche notamment les téléporteurs et les communications de Starfleet. Les satellites sont si efficaces qu'ils isolent et attaquent les vaisseaux étrangers: en cas de nécessité, ils lancent d'intenses flux d'énergie pour neutraliser ou détruire les intrus qui se présentent.
Les deux sectes cherchent en permanence à se cacher l'une de l'autre dans des dédales souterrains, des batailles se déclenchent instantanément chaque fois qu'est aperçu un membre de la secte adverse. Les combats livrés au corps à corps ou aux armes à énergie dirigée meurtrières, sont extrêmement violents.
Les origines de la haine qui oppose les deux groupes sont inconnues. Il se peut que les sectes se soient initialement affrontées pour des questions de terre ou d'eau, mais les batailles ont été si nombreuses depuis lors que les nouveaux motifs d'hostilité se sont accumulés au fil des générations, ceux-ci suffisent à entretenir la guerre. Les Ennis et les Nol-Entes sont étrangers à la notion de pardon, seule les anime la pulsion de vengeance.
Une partie du châtiment administré aux habitants de cette lune consiste en un processus biomécanique artificiel qui les ramène littéralement à la vie lorsqu'ils meurent. Pour les Ennis et les Nol-Ennis, c'est là une malédiction. La première fois que l'un d'eux meurt, des microbes envahissent son cadavre, en modifient radicalernent la physiologie, puis contrôlent directement le métabolisme de cet individu. L'action des microbes est comparable à celle des entités biorobotiques appelées « nanites ».
Le guerrier terrassé gït au sol mais, après quelques minutes, parfois quelques heures, ii reprend peu à peu des forces. Dans leur majeure partie, les Ennis et les Nol-Ennis sont morts et ressuscités à de très nombreuses reprises.
Cependant, ils ne retrouvent pas pleinement santé et bien-être. Les blessures qu'ils ont reçues lors de la bataille ne guérissent pas entièrement : l'organisme dans son ensemble est ramené à un simple niveau de servie.
Les Ennis et les Nol-Ennis sont si aigris par les batailles qu'ils jugent la notion de médecine à la fois très amusante et sans objet. Un médecin est pour eux un être étrange, venu d'un autre temps et d'un autre lieu. Ils n'ont plus d'espoir en l'avenir, ne combattent même plus efficacement, ni ne protègent leur territoire par des gardes. La mort n'étant pas redoutée, les règles de la guerre sont particulières. Le besoin de survivre et la permanence de la mort ne sont pas des motivations, les seuls aiguillons sont la haine et l'habitude.
En 2369, une navette de la Fédération Unie des Planètes transportant des membres du personnel de Deep Space Nine ainsi que Kai Opaka, dirigeante religieuse du peuple Bajoran, se pose en catastrophe sur la lune. Opaka est tuée, mais les autres tentent de favoriser la paix entre les deux sectes.
Golin Shel-la, Chef des Ennis, avoue qu'il veut mettre un terme aux combats et quitter la lune.
L'inéluctabilité de la vie suivie de la mort, naturelle pour la majorité des humanoïdes, est devenue un rêve inaccessible. Il aspire pour lui-même autant que pour les siens à la paix de la mort, dans laquelle toutes les batailles trouvent enfin leur achèvement.
Toutefois, la méfiance et la peur réciproques s'opposent à ce que les deux camps s'accordent lors des négociations de paix. Les Nol-Ennis se refusent à croire que la Fédération n'est pas l'alliée des Ennis. Leur interprétation paranoïaque des ouvertures pacifiques de la FUP leur fait voir là un stratagèrne visant à les amener à sortir de leurs tanières assez longtemps pour tous les exterminer.
Finalement, ni l'un ni l'autre des Chefs (Shel-la et Zlangco) n'est prêt à envisager la paix. Leur haine a des racines si profondes qu'elle les rend aveugles à toute alternative, surtout lorsqu'on apprend que l'infection microbienne interdit aux deux sectes de quitter la lune : il leur faudrait vivre en paix dans leur environnement actuel.
Pour autant, toute chance de réconciliation n'est peut-être pas perdue. Kai Opaka, ramenée à la vie par les microbes, va demeurer parmi ces êtres emplis d'amertume et d'exécration.
Elle a le sentiment de répondre à un appel des Prophètes pour entreprendre un processus de guérison au profit des tribus. Il se pourrait que, par sa foi exemplaire, elle finisse par apporter à ces peuples ennemis de si longue date la paix et un nouveau mode d'existence.
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