Kyle Riker est un attaché tacticien civil de la Fédération réputé et tenu en haute estime. Hélas, comme père de famille, en revanche, il laisse beaucoup à désirer. Vis-à-vis de son fils William Riker, il ne collectionne pas les succès.
Kyle s'enorgueillit de descendre d'une longue dynastie de militaires remontant aussi loin que le Colonel Thaddius Riker, blessé lors de la guerre de Sécession des Etats-Unis. Plutôt que d'intégrer l'armée, cependant, Kyle a préféré embrasser une carrière civile dans les domaines de la stratégie et de la tactique, conseillant des organisations comme Starfleet et développant des connaissances très pointues sur les régions frontalières de l'espace de la Fédération.
Les postes auxquels Kyle est nommé sont très variés. Il peut aussi bien démêler les stratégies Ferengies et Fuurinkazanes dans la Base Tokyo que conseiller le tout nouveau capitaine de l'USS Arles à propos d'une mission dans l'espace lointain.
Kyle Riker n'a peut-être pas choisi l'option militaire, mais il a parfois connu des situations périlleuses, de par ses missions. En 2353, collaborant avec Starfleet lors d'un conflit Tholien, il est blessé par un raid de ce peuple au sens territorial très aigu. Dans la base stellaire dévastée, il n'y a pas d'autre survivant que Kyle, qui surmonte des blessures pourtant très graves grâce à sa force de caractère et à son désir ardent d'aller toujours de l'avant. Sa ténacité lui gagne le cœur de son médecin traitant, Katherine Pulaski, appelée par la suite à devenir le médecin-chef de l'USS Enterprise NCC-1701-D.
Kyle est un homme cultivé, populaire et bénéficiant d'une grande estime dans son domaine d'expertise. Sa réputation de maître intransigeant qui obtient les meilleurs résultats le précède. Son visage taillé à la serpe et son regard d'acier ajoutent à son aura.Il ne se soucie pas de garder le contact avec sa propre famille, mais quand il paraît dans une pièce bondée, il peut circuler de table en table en renouant avec de vieilles connaissances le plus naturellement du monde. Avec une fausse humilité caractéristique, il met d'ailleurs cela sur le compte de sa longue association avec la FUP.
Il ne tire pas toujours fierté de ses actes passés, cependant. Dans les années 2330, il vivait à Vadez, en Alaska, avec son épouse adorée. Hélas, celle-ci mourut alors que leur fils avait 2 ans, et l'homme, carriériste et bourru, resta seul pour l'élever. Kyle et le tout jeune William n'évoquèrent jamais la mort tragique de celle que tous deux aimaient tant. Will était alors trop petit pour comprendre le chagrin de son père, et ce dernier trop blessé pour tenter d'expliquer. Il admettra par la suite que son fils était devenu à ses yeux sa seule raison de vivre.
Les responsabilités monoparentales sont exigeantes. Des années plus tard, Kyle regrette de ne pas avoir disposé de manuels techniques ou d'abrégés pédagogiques pour lui faciliter la tâche. Il était obligé de composer au jour le jour. Inévitablement, il a commis des erreurs, et un fossé s'est creusé peu à peu entre le père et le fils. Au fil des années, la situation n'a fait que s'aggraver.
Une façon cependant d'évacuer leurs tensions était pour eux deux de s'exercer régulièrement à un art martial : l'anbo-jytsu. Qu'adolescent, Will n'ait jamais réussi à battre son père fut pour lui une source de frustration. Mais bien plus tard, Kyle fait un aveu à son fils progressant sans cesse, il a fini par tricher pour continuer à gagner. Il s'en défend en soulignant que, par ce petit subterfuge, il préservait tout l'intérêt de Will pour ce sport, lui présentant un défi constant. Mais, plus vraisemblablement, il faut y voir un symptôme prématuré de leur rivalité.
D'autres manifestations de cet esprit de compétitivité étaient aussi douloureusement claires aux yeux du jeune Will. Un jour de pêche, Kyle confisqua la canne de son fils qui venait de faire une belle prise au prétexte qu'il risquait de relâcher le poisson dans l'eau... Ce manque apparent de confiance marqua profondément l'enfant de 9 ans.
Dans les années qui suivent, Kyle exprime toute sa fierté au vu de la brillante carrière de son rejeton, mais ressent encore le besoin de l'aiguiller sur la bonne voie, un peu comme s'il vivait par procuration à travers lui. Il regrette peut-être de ne pas avoir bâti de carrière plus « prestigieuse et haute en couleur » au sein de Starfleet.
Encore que, lorsqu'on lui suggère qu'il envie la réussite de Will, il rougit de colère et rétorque que son fils aurait bien de la chance d'avoir autant réussi que lui... Cette rivalité a peut-être contribué à leur séparation alors que Will avait à peine 15 ans, triste dénouement d'une longue animosité entre les deux hommes.
Au milieu de l'année 2365, Kyle monte à bord de l'Enterprise pour briefer son fils, sur le point d'être promu. En revoyant son père, Will est sous le choc. Comme toujours, leur conversation est tendue et hostile, Kyle trouvera réconfort et soutient auprès du Docteur Pulaski avec laquelle il a eu une idylle quelques années plut tôt.
Néanmoins, Kyle cherche à faire amende honorable et à tendre la main à son fils. Il sait parfaitement qu'il n'a pas su l'élever comme il aurait dû. Il ne s'est pas préoccupé non plus de rester en contact, autre terrible lacune. Mais il entend saisir cette chance de battre sa coulpe, attristé par le fait qu'il est tout à fait à son aise dans une salle bondée d'Amiraux de Starfleet alors qu'une simple discussion avec son propre fils lui paraît impossible.
La crise éclate lors d'un match de revanche cathartique à l'anbo-jytsu. Le père et le fils se parlent alors en toute franchise, reconnaissant les erreurs qu'ils ont tous deux commises par le passé et admettant enfin leur amour l'un pour l'autre. C'est probablement tout ce dont Kyle Riker avait besoin : non pas la gloire des accomplissements de William, ou la nécessité de les émuler, mais tout simplement la reconnaissance d'un fils aimé. Il repartira de l'USS Enterprise NCC-1701-D enfin en paix avec lui-même.