L'avocat de Starfleet Samuel T. Cogley applique la loi à la lettre, littéralement. En poste sur la Base Stellaire 11, ce juriste excentrique estime en effet que l'authentique esprit de la loi est à trouver entre les pages des codex retraçant l'histoire des décrets passés.
Lorsqu'il n'officie pas à la cour, il est la plupart du temps dans sa bibliothèque et consulte les antiques volumes juridiques, qui lui permettent de connaître les motivations de ceux qui ont promulgué ces lois, le plus souvent retranscrites dans leur langue d'origine.
Cogley accorde à son propre fonds juridique une valeur bien supérieure à l'argent, et lorsqu'il donne (rarement) un de ses ouvrages, c'est avec l'espoir que l'heureux bénéficiaire saura le chérir autant que lui.
L'avocat du XXIII siècle sait manier les instruments mécaniques dont il dispose, comme cet ordinateur judiciaire synthétisant la jurisprudence existante, auquel il n'a pourtant jamais recours. Pour prendre des notes au cours d'une audience, il préfère même, au bloc-notes électronique et au stylet, un stylo et un calepin.
Cela étant, contrairement au Dr Mc Coy, Cogley n'élève aucune objection face à d'autres technologies comme le téléporteur, et il admet se fier aux ordinateurs, qui ne mentent jamais. Malgré sa réputation d'original, Cogley est reconnu comme un brillant homme de loi. Au tribunal, ses adversaires eux-mêmes n'ont que louanges à son égard.
Ainsi, en 2267, lorsque son ex-amoureux le Capitaine Kirk est traduit en cour martiale, le Lieutenant Evelyne Areel dans la VF Shaw, membre des Services judiciaires de la Flotte, lui recommande Cogley comme défenseur.
Selon la jeune femme, c'est le meilleur dans sa partie. Cogley aime plaider la cause des opprimés, et il accepte d'assurer la défense de Kirk, quand bien même les enregistrements de l'ordinateur de l'Enterprise prouvent sa culpabilité.
L'avocat se consacre à son client avec un zèle extraordinaire. Sa première mesure est de s'installer dans les quartiers assignés au Capitaine de Starfleet.
Cogley part en effet du principe qu'ils vont passer beaucoup de temps ensemble, et, jusqu'à ce que l'affaire soit résolue, il restera disponible chaque fois que Kirk aura besoin de lui.
Au tribunal, le comportement détendu de Cogley dissimule l'intelligence et la vivacité d'esprit. Presque avachi sur son siège, un pied cavalièrement hissé sur un genou, il semble désinvolte, mais rien de ce qui se passe autour de lui ne lui échappe. Il peut paraître dédaigner le droit primordial de la défense de mener le contre-interrogatoire des témoins à charge, mais il a la capacité de repérer les faits essentiels d'une affaire et de les mettre en lumière.
Quand il interroge un témoin, il s'en tient à des questions précises et pertinentes. Et même, il sait se montrer pragmatique : lors d'une suspension de séance, alors que les choses se présentent mal, il souligne auprès de son client le fait qu'il n'est pas trop tard pour changer de système de défense.
Doté d'un sens aigu de la mise en scène, Cogley a la réputation méritée de surprendre l'auditoire par ses coups de théâtre.
Quand Areel Shaw veut interrompre la récitation des états de service du Capitaine Kirk, il semble d'abord être favorable à cette requête, avant d'insister avec piquant pour que le laïus se poursuive, au contraire. Ce n'est que lorsque la cour en a assez entendu sur la carrière exemplaire du Capitaine que Cogley accepte de passer à la suite.
Lorsque de nouveaux éléments sont portés à l'attention du flamboyant conseiller, il prie la cour d'être autorisé à les présenter et invoque des statuts juridiques archaïques issus de la Bible, des codes d'Hammourabi et de ceux de Justinien, de la Grande Charte, mais aussi de la Constitution des Etats-Unis, des déclarations fondamentales des Colonies Martiennes et des Statuts d'Alpha III.
Sans préparation écrite, Cogley présente ces nouveaux faits avec force et conviction. Sa plaidoirie en appelle aux droits humains historiques de l'individu, et notamment celui d'être confronté à son accusateur, fût-ce une machine.
Après réflexion, le tribunal en convient et accède aux demandes excentriques de l'avocat en acceptant de rejoindre la passerelle de l'Enterprise.
Et ce, en raison de la nature peu ordinaire de l'accusateur : l'ordinateur de bord. Car c'est bien sur la foi des enregistrements informatiques, a priori incontestables, qu'on accuse James Tibérius Kirk d'avoir laissé mourir Ben Finney...
Tout au long des débats, Cogley prouve sa profonde compréhension de ses semblables. Quand Jamie Finney, la fille de l'officier de Starfleet prétendument décédé, vient trouver l'avocat pour lui demander de persuader le Capitaine Kirk de changer de système de défense, Cogley devine qu'il y a là davantage qu'un simple revirement.
Il emmène l'adolescente sur l'Enterprise, soupçonnant à raison que ce fou de Finney, toujours en vie, s'est caché à bord du vaisseau de la Fédération de Class Constitution, et que la présence de sa fille pourrait l'apaiser.
Après l'acquittement du Capitaine de l'Enterprise, Samuel T. Cogley accepte de se charger d'un nouveau cas : celui du Lieutenant Finney, qui a mis en scène sa propre mort pour incriminer Kirk.
Cet avocat respecté conclut qu'il tirera d'affaire l'officier en disgrâce, et devant tant d'assurance, personne n'ose le sous-estimer.
Apparition :