Un vieil adage Terrien rappelle que derrière chaque grand homme se cache une femme forte, un hommage rendu à la patience, au travail et à la compréhension des compagnes des grands de ce monde. Amanda Grayson, épouse du célèbre Ambassadeur Vulcain Sarek et mère de Spock, en est un exemple parfait. Son influence sur la vie de ces deux légendes de la Fédération Unie des planètes et de Starfleet est immense.
En 2267 Amanda accompagne l'Ambassadeur Sarek à la conférence de Babel à bord de l'USS Enterprise NCC-1701 et ses conversations avec le Capitaine James T. Kirk dévoilent une grande part de son passé.
Cette femme séduisante et sophistiquée révèle certains aspects de l'enfance de Spock quand elle le revoit jouer avec son Sehlat domestique, sorte d'ours Vulcain aux longues canines.
Elle évoque aussi à mots couverts ses expériences d'être Humain dans le monde dépourvu d'émotions de Vulcain et sa douleur de mère devant les cruelles moqueries suscitées par l'héritage mixte de Spock.
À l'époque, Sarek est âgé de 102 ans, et donc beaucoup plus vieux que sa femme. Amanda a dû contracter ce mariage en sachant qu'il serait très différent d'une union avec un Terrien et que la logique y tiendrait plus de place que les marques d'affection.
Amanda a fait face aux difficultés soulevées par l'éducation de Spock, son fils à demi-humain, mais aussi de Sybok, fils de Sarek et d'une princesse Vulcaine. Tous deux étaient considérés comme des parias, le premier rejetant sa part Humaine et le second faisant siennes des émotions qu'il n'aurait pas dû éprouver. La remarque de Sarek à la naissance de Spock : « tellement Humain », annonçait les écueils auxquels la mère et le fils allaient se heurter.
La décision de Spock de rallier Starfleet contre la volonté de son père cause une grande tristesse à sa mère. Bien qu'elle ait eu conscience que ses états d'âme ne seraient pas tolérés sur la planète Vulcain, les dix-huit années de silence entre Sarek et son fils ont bouleversé Amanda et il faudra que le diplomate souffre d'une troisième attaque cardiaque pour rectifier la situation.
Comme elle l'avoue au Capitaine James T. Kirk, elle estime supérieur le mode de vie Vulcain basé sur la logique, mais il reste très difficile pour une ex enseignante sensible et chaleureuse.
Amanda a réussi à prendre ses marques aux côtés d'un époux qu'elle aime et qu'elle soutient. Elle craint cependant que Spock ne se sente chez lui nulle part ailleurs qu'au sein de Starfleet en raison de son double héritage.
Si elle se félicite qu'il ait trouvé un ami en la personne du Capitaine Kirk, elle s'inquiète de sa solitude : Spock peut donner le change à ses collègues, mais il ne peut pas duper sa propre mère.
En dépit de sa maîtrise personnelle et de l'attention qu'elle porte au mode de vie Vulcain, Amanda n'a pas peur d'exprimer ses sentiments.
Quand Sarek a besoin d'une transfusion sanguine vitale de Spock, et que son fils refuse de rendre les rênes de l'Enterprise, alors qu'il remplace le Capitaine Kirk, Amanda le défie de choisir entre la vie de son père et son serment d'officier.
Elle lui dit que si se comporter en Vulcain est plus important à ses yeux que son propre père, elle le haïra jusqu'à la fin de ses jours. Gifler son fils la blesse autant que lui, mais sa frustration, face à la froideur Vulcaine, mettrait à rude épreuve la femme la plus patiente.
Toutefois, lorsqu'on fait croire à Spock que le Capitaine Kirk est rétabli, il se porte aussitôt volontaire pour un traitement expérimental visant à activer sa régénération sanguine. En cas d'échec, Amanda perdra son mari et son fils... Par bonheur, les deux êtres qui comptent le plus dans sa vie survivent et se rapprochent grâce au rôle joué par Amanda.
En 2286, Amanda Grayson vit à nouveau sur la surface aride de Vulcain et aide son fils à accepter sa mort et sa résurrection subséquente sur la planète Genesis. Elle reprogramme l'ordinateur que Spock consacre à sa rééducation afin de lui poser une question : « Comment te sens-tu ? ». Celle-ci plonge son fils dans la confusion.
Une fois de plus, Amanda se réclame d'une logique imparable : si l'intérêt du plus grand nombre l'emporte sur celui d'un seul, alors son existence est une erreur imputable à ses amis Humains, faibles et émotifs. Puisqu'il est son fils, ajoute-t-elle, il éprouve inévitablement des émotions avec lesquelles il doit composer. Sa sagesse est confirmée lorsque Spock lui fait ensuite savoir qu'il se sent « bien ».
De façon peu surprenante, Sarek et Spock survivent à Amanda. Spock a hérité d'une longévité plus comparable à celle de son père Vulcain. Amanda laisse le souvenir d'une femme généreuse, appréciée pour ses mérites personnels comme pour son influence sur Spock et sur Sarek.