Officier de carrière au sein de Starfleet, le Commodore Matthew Decker a obtenu le commandement d'un vaisseau spatial de Class Constitution, l'USS Constellation NCC-1017, doté d'un équipage d"environ 400 âmes. Le bien-être et la sécurité de son équipage ont toujours été la priorité de Decker, qui n'hésiterait pas à se sacrifier si les circonstances l'exigeaient.

Ami de Decker depuis longtemps, le Capitaine James T. Kirk observe que le Commodore n'aurait jamais abandonné son vaisseau tant que les systèmes de survie fonctionnaient, les autres systèmes eussent-ils été hors de service.

Grand et fort, Decker en impose sur la passerelle de son vaisseau. Il a l'habitude d'être obéi à la lettre. En retour, ses hommes lui confient leur vie, une responsabilité que le Commodore prend très au sérieux, au point que lorsque son équipage au complet périt, en 2267 sa raison vacille.

Le Constellation est en mission aux abords du système L370 quand Decker et son équipage découvrent que plusieurs systèmes solaires ont été anéantis. Choqué par l'ampleur de la catastrophe, Decker suit les procédures réglementaires et tente d'avertir Starfleet Command. Mais il ne parvient pas à percer les interférences subspatiales qui ont envahi le secteur.

Decker ordonne à ses hommes de continuer en direction du système L-374, où, horrifié, il constate que de nombreuses planètes de ce secteur ont aussi disparu, la quatrième étant sur le point de se désagréger. En dépit de sa longue expérience de commandant, Matt Decker n'avait encore rien vu de tel.

L'équipage découvre alors l'existence d'une gigantesque « broyeuse de planètes » dotée d'un rayon antiprotons. Les enregistrements ne sont pas nets, mais tout porte à croire que l'officier du génie Masada aurait dû prévenir Decker que le corps de la machine infernale était constitué de neutronium pur et qu'une attaque conventionnelle ne donnerait rien.

Le Capitaine lance une riposte, quand la machine se retourne contre le Constellation, le vaisseau est presque annihilé. Privé de puissance et d'armements, il part à la dérive.

Le Constellation ayant subi de graves avaries, Decker ordonne à l'équipage de se téléporter sur la troisième planète, qu'il imagine hors de danger. Quant à lui, il reste : le Capitaine doit être le dernier homme à quitter le bord. L'attaque suivante de la machine infernale rend les téléporteurs inutilisables. Quand la troisième planète est visée à son tour, l'équipage supplie Decker de le remonter à bord, mais Decker est réduit à l'impuissance.

La culpabilité le ronge. Alors qu'il évoque ces instants tragiques, il semble entendre encore ses hommes hurler pendant que la machine broie leur planète. Pour un homme à la carrière aussi brillante, perdre son équipage est une insupportable tragédie.

Decker se sent responsable et n'aspire plus qu'à mourir, lui aussi. Comme il le dit, « un Commandant est responsable de la vie de tous les hommes d'équipage et aussi de leur mort ».

La rencontre avec la broyeuse de planètes a laissé Decker hagard et amer, au bord de la crise de nerfs. Abattu physiquement et mentalement, il ne se rase plus et ses yeux sont cernés.

Résolu à détruire coûte que coûte la machine qui a anéanti son équipage, Decker s'empare des rênes de l'USS Enterprise NCC-1701 afin de monter une offensive. Quand sa folle tentative se solde par un échec, il faut une menace de mise aux arrêts pour qu'il renonce à sa mission suicidaire.

Mais il ne se résout pas à l'échec et dérobe une navette de l'Enterprise pour se lancer seul à l'assaut de la machine infernale. Il réalise qu'il court à sa perte, mais n'en a cure.

Il a indubitablement conscience que la navette n'est pas de taille face à la monstrueuse broyeuse de planètes, mais il est prêt à tout pour l'annihiler.

Ironie du sort, quand la navette de Decker explose à l'intérieur de la machine de guerre robot, Sulu et Spock remarquent un affaiblissement sensible des radiations internes de la machine. Le Capitaine Kirk imagine alors de faire exploser à l'intérieur l'épave du Constellation. La déflagration qui en résulte immobilise la machine.

C'est le sacrifice de Decker qui a rendu la chose possible. Le Capitaine Kirk note dans son journal de bord que le valeureux Commodore Decker est mort « dans l'exercice de son devoir » et que ses actes ont sauvé d'innombrables vies.

Son fils, Willard, survit au Commodore Decker, il sera fait Capitaine de l'Enterprise lors de la refonte du vaisseau en 2270-2271.

Quand I'Enterprise interceptera la dangereuse entité V'Ger en 2271, Will Decker fusionnera physiquement avec elle afin de l'empêcher de détruire la Terre. Le jeune homme sera officiellement porté disparu. Le père et le fils auront ainsi tous deux sacrifié leur vie pour sauver leurs semblables.