La civilisation Aldéenne est l'Atlantis du XXIVe siècle, on la croyait disparue à jamais. Les histoires qu'on colporte sur la merveilleuse planète Aldea évoquent une espèce autonome à la sophistication technique renversante qui s'adonne à l'art, à la culture et à la douceur de vivre.
En fait, Aldea est une planète orange bien réelle, située dans le Quadrant Un, Marque 90 du système de Mynos Epsilon. Des millénaires durant, elle est restée cachée de la Galaxie derrière un immense bouclier électromagnétique renfermant un mécanisme complexe de réfraction de la lumière, analogue à un occulteur Romulien.
Depuis toujours, ces défenses ont préservé la planète des maraudeurs et des voyageurs hostiles, même si apparemment rien n'empêche les vaisseaux spatiaux de foncer à leur insu vers ce monde dissimulé.
La seule façon de franchir le bouclier est de recourir à la technologie Aldéenne : les téléporteurs de la Fédération et d'autres dispositifs du Quadrant Alpha sont inefficaces. Les senseurs des vaisseaux spatiaux ne peuvent pas pénétrer cette barrière d'une redoutable efficacité, même si des fluctuations aléatoires sont susceptibles d'induire par endroits une fragilité momentanée. Néanmoins, les empathes peuvent ressentir fortement la présence, derrière ce bouclier, d'esprits par milliers, à la surface d'Aldea.
De l'aveu même des Aldéens, leur histoire est jonchée des dépouilles de ceux qui voulaient toujours plus, qui ne se contentaient jamais de ce qu'ils avaient. Puis leur société a évolué, adoptant un mode de vie très simple : pour tout ce qu'on prend, on donne quelque chose en retour.
Les Aldéens vivent en unités analogues au concept humain de la famille. Se rassemblent ceux qui partagent des intérêts et des talents similaires, sans doute en vertu de la théorie selon laquelle un environnement propice à la créativité permet aux dons de s'épanouir. Ainsi, les unités Aldéennes intègrent la vie de famille, l'éducation et la critique d'art.
Pour un peuple aussi féru d'épanouissement artistique, l'architecture Aldéenne étonne par son étrange sobriété. La couleur prédominante est le beige. A part des plantes en pot et quelques objets d'art en or, il y a peu d'ornementations et de mise en valeur, ou en scène. L'éclairage est tamisé.
Les Aldéens ont perfectionné le moyen de transmuer la pensée pure par le biais d'instruments de musique perfectionnés et d'outils d'artisan. Chacun est conçu de manière à dévoiler son essence même. Ainsi, par exemple, les instruments de musique expriment ce que l'artiste a dans le cœur. Le revers de la médaille : l'état émotionnel du musicien, quel qu'il soit, transparaît.
Ces dispositifs et le bouclier électromagnétique sont juste quelques exemples des techniques très évoluées que ce peuple est capable de déployer.
Les Aldéens possèdent également un puissant système de scannage et un rayon de répulsion si efficace qu'il peut repousser un vaisseau spatial en orbite à des milliers d'années-lumière de distance. Ils affirment qu'il faudrait à un astronef deux générations pour revenir à son point de départ s'ils utilisaient ce rayon à pleine portée. Et ce genre de pouvoir peut aisément désintégrer n'importe quel vaisseau spatial.
Un ordinateur, le Protecteur, contrôle et régule cette impressionnante technologie, ainsi que la société Aldéenne dans son ensemble. Il occupe toute une salle octogonale, l'affichage luminescent des données étant encastré dans les murs. Sa source d'énergie, un rayon d'énergie orange brute, n'est pas sans rappeler le noyau de distorsion des vaisseaux spatiaux de la Fédération. Un réseau de passerelles s'étendant sur de nombreux niveaux, et animé par une lente rotation, entoure l'ordinateur.
Le Protecteur a apporté la paix aux Aldéens, mais, en 2364, il reste très peu d'entre eux pour en profiter. La diminution de la couche d'ozone, due au bouclier de protection, a provoqué une irradiation par rayons ultraviolets de la population, la rendant stérile. Quelle ironie pour les rares survivants.
Le dernier bébé Aldéen a vu le jour en 2330. D'autres symptômes des dérégulations chromosomiques sont apparus, tels qu'une sensibilité exacerbée à la lumière vive, un manque d'appétit et l'apparition de vilaines plaies nécessitant un traitement médical (des pommades).
Les médecins Aldéens cherchent en vain un remède. Ils refusent de conclure à la cause environnementale du mal, préférant le croire d'origine génétique. Néanmoins, ils savent pertinemment devoir chercher ailleurs une solution radicale au problème s'ils veulent reconstruire leur héritage et maintenir leurs traditions plutôt que de voir leur civilisation disparaître tout à fait.
A cette fin, les Aldéens attirent l'USS Enterprise NCC-1701-D vers leur monde légendaire au moyen de faibles relevés d'énergie fluctuante, avant de dévoiler leur existence aux yeux de l'équipage. Leur plan : échanger des informations galactiques que la Fédération mettrait des siècles à acquérir contre les enfants les plus doués se trouvant à bord du vaisseau.
Naturellement, Picard, horrifié, refuse. Les Aldéens lui forcent alors la main en kidnappant sept petits prodiges et en catapultant l'Enterprise à trois jours de vol de la planète, dans une spectaculaire démonstration de force.
Les Aldéens traitent les enfants avec beaucoup de douceur et de gentillesse, mais ils ne prennent pas conscience de la gravité de leur acte. Ils affectent les gamins à des unités spécifiques où leurs talents pourront s'épanouir en fonction des projections dans l'avenir des capacités naturelles de chacun.
Mais on n'a tenu aucun compte de la résistance de ces mêmes enfants, qui, entraînés par Wesley Crusher, refusent de coopérer ou même de s'alimenter. Ni des répercussions dans le domaine des affaires intérieures de la présence subite de ces tout jeunes gens.
En même temps, l'équipage de l'Enterprise prend les commandes du Protecteur, et le Docteur Beverly Crusher découvre que les Aldéens sont stériles à cause de leur technologie protectrice.
En d'autres termes, si les enfants enlevés restent, ils seront à leur tour frappés de stérilité. Les Aldéens acceptent de les rendre à leur famille.
Ils reçoivent un traitement efficace contre l'empoisonnement par irradiations et l'Enterprise reconstitue la couche d'ozone de la planète. Mais les habitants ne pourront jamais réactiver leur bouclier défensif. Si la légende est appelée à s'éteindre, au moins, ce peuple perdurera. Cette civilisation antique a encore un long chemin à parcourir, en commençant par réapprendre ses secrets scientifiques et par s'intégrer à la Galaxie tout entière.
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