Berlinghoff Rasmussen se présente à bord de l'USS Enterprise NCC-1701-D à la date stellaire 45249.1 et prétend être un historien venu de la Terre de la fin du XXVIe siècle. Le domaine d'étude de ce Professeur est l'histoire intersidérale, et notamment la période allant du XXe au XXIVe siècle.
La vérité est assez différente, toutefois. Rasmussen est effectivement un voyageur dans le temps, mais il arrive, en 2368, en provenance d'une époque située deux cents ans dans le passé. Le véritable historien temporel était un homme venu de quatre cents ans dans le futur de Rasmussen,. Lorsqu'il s'est rendu dans le New Jersey du XXIIe siècle, Rasmussen, inventeur raté, a dérobé ses vêtements et sa capsule de voyage temporel en l'abandonnant sur place.
Après avoir consacré plusieurs semaines à comprendre le fonctionnement de la capsule, Rasmussen s'embarque pour le futur. Il a l'intention de voler des éléments de technologie avancée, puis de les rapporter dans son époque et de faire mine d'inventer un appareil par an, afin de devenir riche et célèbre.
Berlinghoff Rasmussen est un homme de grande taille, aux cheveux blonds rares et hérissés. Ses vêtements du XXVIe siècle sont une veste trois quarts portée sur un pantalon et une tunique à motifs assortis. Sa démarche est particulière : tête en avant, long cou tendu, menton pointé, sa voix grinçante trahit sa personnalité névrosée.
Armé de connaissances parcellaires sur le XXIVe siècle (glanées dans l'ordinateur de la Capsule de voyage temporel dérobée) et d'un vrai talent d'escroc, Berlinghoff Rasmussen amène l'équipage de l'USS Enterprise à lui donner ce qu'il veut : la technologie de son futur.
Dès son arrivée à bord du vaisseau de la FUP, il fait étalage de ses compétences d'inventeur, sa plus grande trouvaille est une mystification élaborée grâce à laquelle il leurre le Capitaine Jean-Luc Picard.
Des documents volés attestent de son statut d'historien du XXVIe siècle, de sorte qu'il reçoit l'autorisation de mener des recherches historiques. L'équipage a pour instruction de lui donner satisfaction.
Rasmussen use du prétexte de la préservation de la temporalité pour ne pas répondre aux questions que l'on se pose sur lui ou sur le futur. Il parvient ainsi à dissimuler ses véritables motivations, et l'équipement du XXVIe siècle dont il s'est emparé donne du poids à la supercherie.
La coque de la capsule de voyage temporel est constituée d'une toile de tritanium plastifié, dépourvue de porte visible, elle est totalement opaque aux senseurs de Starfleet. Rasmussen porte une sorte d'anneau qui s'ouvre pour révéler une horloge, apparemment en liaison avec l'auto-minuteur et le téléporteur de la capsule. Il prétend que la technologie de l'Enterprise est primitive par comparaison avec celle qui existe dans le futur.
Dans le but d'en apprendre davantage au sujet des diverses techniques qui pourraient lui être utiles, Rasmussen remet aux membres s'équipage des questionnaires détaillés en rapport avec leur domaine de compétence, sous couvert d'étude historique.
Il se dit fasciné par les différentes façons dont ils envisagent le progrès et jugent de ce qui présente un intérêt historique, et cela afin de leur soutirer des idées susceptibles de lui servir dans sa propre époque.
Rasmussen est un comédien très doué, d'une créativité à toute épreuve. Capable d'improviser dans toutes les situations, il ne manifeste jamais de surprise ou d'intérêt face à des techniques qu'il ne connaît pas. Voyant pour la première fois Data traiter des données à une allure étonnante, il ose demander à Geordi La Forge si l'androïde n'est pas capable d'aller plus vite ! A l'insu de ses interlocuteurs, il est sans cesse aux aguets, à la recherche de matériel à subtiliser.
Impertinent à l'extrême, il ne montre guère de respect envers le Capitaine Picard, il s'installe sans vergogne dans le fauteuil du Commander William Riker et fait à Beverly Crusher des avances qui sont gentiment repoussées. Il joue avec l'ego et la curiosité des membres de l'équipage, mais ayant besoin que les officiers de Starfleet lui fassent confiance, il pressent avec inquiétude que ce n'est pas le cas de Deanna Troi, laquelle possède des facultés empathiques.
Il n'invente jamais de réponses, sous prétexte de protéger la temporalité, il est en fait évasif pour se protéger lui-même, dans l'éventualité où on lui poserait des questions auxquelles il ne saurait répondre. Il détourne habilement l'attention de ses objectifs peu reluisants et réagit toujours aux réponses d'une manière donnant à penser qu'il s'intéresse à ce que celles-ci révèlent sur la personne qui les fait. En réalité, il est en quête d'idées, d'indices et d'éléments, qu'il est susceptible de s'approprier et d'exploiter dès son retour à sa propre époque.
Rasmussen fait des remarques exaspérantes sur ce qui se passe à chaque instant, il répète souvent les paroles d'un membre d'équipage, comme si elles devaient entrer dans l'histoire, en laissant entendre qu'une chose primordiale est sur le point de se produire. Ses réflexions perturbent l'équipage, qui se demande sans cesse si un événement tragique ou merveilleux va survenir. Il est difficile de ne pas tenir compte de ses nombreux commentaires.
Pourtant, Rasmussen aurait fort bien pu quitter l'Enterprise sans que la vérité ne soit découverte, si la quantité d'objets disparus n'était telle que Picard ordonne une inspection de son vaisseau au moment du départ. Persuadé de pouvoir s'en tirer, Rasmussen laisse Data l'accompagner à bord : il veut enlever aussi l'androïde !
Il révèle son plan à Data, mais ne peut le mener à bien car l'ordinateur de l'Enterprise neutralise son phaser. Après évacuation, la capsule de voyage temporel vide disparaît sans lui, sur pilote automatique.
Rasmussen est placé aux arrêts par Picard, qui l'expédie ensuite au centre de recherches historiques de la Base Stellaire 214, où il deviendra un sujet d'étude vivant du XXIIe siècle pour les historiens du XXIVe siècle. Il semble que Berlinghoff Rasmussen soit effectivement amené à laisser son empreinte dans l'histoire, mais non comme il l'avait prévu.