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Faire la connaissance de Boothby est autant une tradition, à l'Académie de Starfleet, que de jouer des tours pendables ou de participer au bal annuel Sadie Hawkins. Le vieil homme blanchi sous le harnais a passé plus d'un demi-siècle à veiller sur les Cadets de Starfleet à sa façon inimitable...

Pour bien des étudiants de première année, ce qui s'impose dès leur arrivée à l'Académie de Starfleet, c'est de rencontrer un dénommé « Boothby ».

La sagesse populaire veut que le Chef du Personnel de l'entretien des parcs du campus de l'Académie de San Francisco soit en poste depuis toujours. En réalité, il a passé plus de la moitié de sa vie à cultiver les jardins étendus du domaine et est devenu au fil du temps le confident, l'ami et le mentor d'innombrables étudiants.

On trouve le plus souvent Boothby en train de planter des fleurs ou d'arracher des mauvaises herbes. Ce jardinier « persistant » est très fier de ses plantations et part inlassablement en guerre contre les étudiants trop insouciants. Quand, par exemple, des Cadets piétinent inconsidérément ses massifs, ou y font la sieste, il lui faut procéder à de multiples repiquages.

Sur un autre plan, il a fallu à Boothby pas moins de trois semaines pour redonner « figure Humaine » à ses cultures après les folles festivités ayant salué la victoire de l'Académie sur Minsk, lors d'un match de carrés parrises disputé en 2324.

Et à l'occasion de la victoire de l'escadrille Nova pour la Coupe de Rigel, en 2368, les lendemains de la fête débridée des Cadets triomphants lui donneront aussi du fil à retordre... Mais si les Cadets se montrent en général incorrigibles et remuants, Boothby n'en est pas moins en très bons ternies avec eux. Il a passé assez de temps à côtoyer les jeunes gens pour comprendre leur façon de penser et savoir qu'il faut bien que jeunesse se passe... Chacun a droit à ses erreurs.

Il a beaucoup d'affection pour ses « garnements », et quand l'un d'eux connaît une fin tragique, il en est bouleversé. En règle générale, il cache son bon coeur sous des dehors bourrus. Il sait qu'on le considère comme borné et hargneux et il s'ingénie à ne pas décevoir... Mais parfois, il en oublie son rôle en offrant à une ou deux Aspirantes des roses pour décorer leurs quartiers.

Boothby est très au fait de ce qui se passe chez les Cadets, et il n'est pas rare que des Officiers Supérieurs l'abordent avec l'espoir d'en savoir plus. Lors de l'enquête menée sur l'accident dramatique qui endeuille les pilotes d'élite de l'escadrille Nova en 2368, Boothby prouve sa sagacité en rappelant que les membres de cette escadrille sont considérés comme des dieux par leurs camarades.

Il attire aussi l'attention sur l'indéfectible loyauté de l'équipe envers son leader, Nick Locarno, qui se trouve être tout à la fois l'entraîneur, le père de substitution et le meilleur ami de ses hommes. Boothby est d'avis que ceux-ci feront tout ce que leur demande Locarno, quitte précisément à dissimuler la vérité sur ce qui vient de se passer.

La sagesse toute prosaïque du gardien de parc et son empathie bourrue font de lui un roc sur lequel on peut compter en cas de problème. Mais les Cadets ne le sollicitent pas, et il ne se considérerait jamais de lui-même comme une « oreille amicale ». Le fait qu'il soit toujours là suffit et pour leur part, les Cadets ne remercient pas systématiquement Boothby de son aide. Certains voient à tort son comportement revêche comme le fait d'un vieillard grincheux, mesquin et acrimonieux. Beaucoup ne mesurent toute la valeur de ses avis que bien plus tard.

Suite à un incident survenu au cours de sa formation à l'Académie, et qui faillit lui coûter sa promotion et sa carrière future, Jean-Luc Picard n'avait plus adressé la parole à Boothby pendant des mois. Mais, le gardien le savait, c'était surtout parce que le jeune homme d'alors avait besoin de prendre ses marques. Quatre décennies plus tard, le Capitaine de l'USS Enterprise NCC-1701-D repense à Boothby comme à l'un des hommes les plus sages qu'il ait connu, et il est assez ému pour tenter de le remercier de tout ce qu'il a fait.

Comme à son habitude, Boothby écarte toute effusion ou témoignage de gratitude, estimant qu'il est assez remercié de ses peines lorsque « ses » Cadets mènent de fructueuses carrières. Ainsi, il minimise son implication dans le cas de Picard, déclarant que le futur Capitaine de Starfleet avait fait ce qu'il avait à faire. Boothby s'est juste assuré que le Cadet de l'époque saurait écouter son instinct et suivre sa voie.

Boothby a une mémoire incroyable pour certaines choses. Il se souvient d'une lutte survenue il y a plus de cinquante ans où le jeune Picard avait surpris un Ligonien par un balayage qui l'avait plaqué au sol dès les premières quatorze secondes de combat...

Son amour pour le sport englobe la boxe. Il entraîne les Cadets dans l'art de la lutte, offrant ses avis, ses reproches et ses encouragements constants, à l'angle du ring. Il a jadis pratiqué la boxe et se vante d'avoir encaissé des fractures qui, en elles-mêmes, lui enseignaient beaucoup de choses sur ses adversaires. Boothby estime justement que ce sport consiste à savoir recevoir les coups plutôt qu'à chercher à les esquiver. Le tout est de savoir si le boxeur aura le courage de souffrir.

La renommée de Boothby est telle qu'il figure même dans un programme de boxe holodeck à bord de l'USS Voyager NCC-74656, commandé par le Capitaine Kathryn Janeway.

A ses heures perdues, le Commander Chakotay recourt régulièrement à ce programme, au point qu'il amènera une espèce originaire de l'espace chaotique à utiliser le Boothby holographique comme moyen de communication avec l'astronef en 2375.

De retour sur Terre, le véritable Boothby veille toujours sur le parc de l'Académie, fait faire le grand tour chaque année aux nouveaux Cadets d'élite et les écoute lorsque c'est nécessaire. La tradition se perpétue...