La paix n'est pas facile ou naturelle à accepter pour un peuple guerrier. Pourtant, suite aux accords de Khitomer de 2293, les citoyens de la Fédération Unie des Planètes et ceux de l'Empire Klingon doivent apprendre à vivre avec ces nouveaux paramètres politiques. Comme le déclare le Chancelier Gorkon au Capitaine James T. Kirk en 2293 : « S'il doit y avoir un nouveau monde de progrès, notre génération aura bien du mal à y vivre. »

En 2364, les Klingons dans leur ensemble tolèrent la nature pacifique des relations avec la Fédération, même si elle leur déplaît. Certains, cependant, ne supportent pas la paix, y voyant une trahison de la nature Klingonne. Ils se considèrent eux-mêmes comme des héros en rupture de ban, prêts à défier leur gouvernement et leur société afin de mener l'existence d'authentiques Klingons plutôt que de végéter dans une cordiale lâcheté avec la Fédération.

Korris, Capitaine de la Force de Défense Klingonne, a rejoint les rangs des renégats, même s'il estime avant tout être un patriote. En 2364, sa rhétorique auto valorisante se heurte violemment à son Empire bien-aimé ainsi qu'aux anciens ennemis, les ressortissants de la Fédération.

Korris affirme se considérer comme un véritable tison qui brûle de remplacer une paix scélérate par un état de guerre plus désirable et surtout plus honorable. Il croit agir en cela au mieux des intérêts de son peuple. Privés de glorieux combats, les Klingons devraient se satisfaire de devenir des moutons... Les guerriers comme Korris redoutent par-dessus tout que la paix conclue avec la Fédération les rendent lâches.

Comparé à ses semblables, Korris semble de carrure moyenne, comparé aux Humains, en revanche, il est très imposant. Il mesure environ 1.90 m, et porte la chevelure longue, le bouc klingon traditionnel et une fine moustache.

Il opte pour le style vestimentaire d'un authentique guerrier Klingon : une cuirasse en cuir noir suffisamment ouvragée pour dissimuler des appareils et des armes.

Par exemple, certains tronçons de son ceinturon peuvent se combiner à des éléments du plastron d'un frère d'armes pour former un redoutable disrupteur. Un petit appareil carré, caché sous l'épaulière de Korris, peut également désactiver les champs de force de Starfleet.

Korris est d'une éloquence inhabituelle pour un Klingon. Si ses objectifs et ses motivations sont sujets à caution, son don de persuasion ne fait aucun doute. Il est prompt à se lancer dans des discours flamboyants vibrants de patriotisme, mais ses actes, eux, trahissent des ambitions toutes personnelles.

Conservateur, il n'est pas en croisade pour unir son peuple dans la révolution. Il souhaite simplement créer un style de vie correspondant à ses propres idéaux. Un concept qui, ironiquement, recoupe d'ailleurs assez peu les coutumes guerrières qu'il affecte de tant chérir.

Ses ferventes harangues font l'impasse sur les concepts du devoir et de l'honneur, qui ne sont même pas mentionnés.

Pourtant, Korris respecte certaines règles Klingonnes de l'honneur, dont le refus de prendre des otages ou de participer à une prise d'otages, action qu'il méprise souverainement.

Korris s'oppose ardemment à la paix conclue entre l'Empire Klingon et la Fédération, étant d'avis que son peuple guerrier est corrompu par une illusion de pacifisme. A ses yeux, tout Klingon qui recherche un mode de vie pacifique tourne le dos à sa véritable nature en aspirant à mourir dans son lit plutôt que de tomber au champ d'honneur.

Pour Korris, c'est là trahir toutes les valeurs et les idéaux qu'un guerrier devrait honorer. L'esprit klingon devrait être la férocité et le courage mêmes afin d'être digne du Sto-Vo-Kor, après la mort. En dernière analyse, Korris estime que la paix avec la Fédération dessèche à petit feu le coeur des Klingons. Selon certains, il eût mieux valu l'extinction pure et simple de leur peuple après le désastre de la lune Praxis plutôt que de finir tel un ramassis de dégénérés.

On ignore la nature exacte des méfaits de Korris, mais ils sont assez graves pour que celui-ci soit recherché comme criminel par les autorités Klingonnes. Apparemment, le Haut Conseil considère que ses actes relèvent de la trahison dans la mesure où ils ont compromis la paix avec la Fédération, voire la survie même de l'Empire.

En 2364, en voulant échapper à des poursuites judiciaires, Korris et ses deux associés, Kunivas et le Lieutenant Konmel, détournent un cargo Talarien, le Batris. Dans le Quadrant Neuf, aux coordonnées 070 point 3, ils réussissent à détruire un Croiseur de Combat Klingon chargé de leur capture, mais l'affrontement laisse le Batris gravement endommagé.

Toujours dans la Zone Neutre, Korris, Konmel et Kunivas sont sauvés de leur vaisseau détourné en perdition par l'astronef de la Fédération USS Enterprise NCC-7707-D, que commande le Capitaine Jean-Luc Picard.

Une fois en sécurité à bord, ils s'efforcent de se lier d'amitié avec le Lieutenant Worf, un officier Klingon de Starfleet, et de le gagner à leur cause. Ils projettent de s'emparer du vaisseau et de lancer une campagne de terreur qui embrasera toute la Galaxie...

Korris et Konmel tentent de persuader Worf qu'ils sont tous des frères Klingons perdus au milieu des infidèles. En dépit de la famille humaine de Worf et de l'idéologie de Starfleet, il est clair que les pouvoirs de persuasion de Korris agissent sur le Lieutenant.

Si Korris n'est pas loyal au régime klingon en vigueur, il est toutefois d'un dévouement féroce envers ceux qui embrassent sa cause et se joignent à sa campagne. Au cours du sauvetage du Batris, Korris porte lui-même Kunivas blessé plutôt que de laisser les officiers de Starfleet intervenir. Le Capitaine accueille les volontaires tout en continuant à recruter activement des partisans. Que ces guerriers le rejoignent en quête de gloire à titre individuel ou pour honorer l'Empire, cela reste incertain.

En définitive, les plans de Korris échouent, et il se retrouve seul, coincé dans la Salle de Commande des Machines, à bord de l'Enterprise. Konmel et Kunivas sont morts. Un Croiseur Klingon est venu chercher Korris pour le traduire en justice. Sous les chefs d'inculpation probables de haute trahison et, ironiquement, de mise en danger de l'Empire Klingon, Korris est certainement promis à la peine capitale.

Dans un sursaut de désespoir, Korris menace de désintégrer l'Enterprise si on ne lui rend pas sa liberté. Une menace vaine... Mais dans la mort, il retrouvera un peu de son honneur perdu de guerrier.

Se libérant de l'influence que le renégat exerçait sur lui, Worf l'abat au phaser. Il accomplit ainsi son devoir envers son vaisseau et son Capitaine sans renier tous ses engagements d'officier de Starfleet.

En dépit de la nature criminelle des actes de Korris, en accord avec le rituel Klingon, Worf hurle à la mort pour signaler son trépas. Le Lieutenant informe les autorités Klingonnes que Korris a connu une fin honorable. Grâce à cela, l'âme du Capitaine Korris pourra peut-être accéder au Sto-Vo-Kor, malgré tout.