En 2358, une étrange forme de vie organique est découverte dans la Ceinture de Denorios, champ plasmique chargé du système Bajoran. L’échantillon est remis au Docteur Mora Pol, de l’Institut des Sciences de Bajor, mais celui-ci n’a aucune idée de ce que peut bien être cette masse proto-organique informe et visqueuse.

Bajor étant alors sous l’occupation Cardassienne, tous les spécimens doivent être étiquetés en Cardassien : le Docteur Mora Pol, donne à ce liquide le nom « d'échantillon inconnu » qui se traduit par « Odo i’tall » littéralement « rien ». Ce « rien » est pourtant un Métamorphe en devenir.

Il y a des siècles, le peuple d’Odo a envoyé 100 jeunes Korrigans à travers la Galaxie pour qu’ils y rencontrent et apprennent à connaître d’autres espèces. Ces petits êtres sans défenses constituaient un moyen efficace (bien que dépourvu de toute compassion) de discerner quels êtres traiteraient les Métamorphes avec respect et quels autres leurs feraient du mal. Le jeune Odo faisait moins d’un quart de litre.

Il ne savait pas ce qu’il était et n’avait aucun souvenir de ses origines, il ignorait même avoir la capacité d’imiter d’autres formes. Ne sachant pas ce qu’il était sensé faire, Odo se sentait seul et perdu. Il appréciait d’être informe et préférait rester ainsi.

Fort de son esprit scientifique le Docteur Mora considère Odo comme un mystère à démêler. Jamais, il ne lui vient à l’esprit de lui parler, jamais il n’envisage que le spécimen qu’il ausculte puisse être une entité vivante. A dire vrai, le traitement subit par Odo des mains du savant Bajoran, avant que l’on comprenne qu’il était doué de sensibilité comme après, est proprement inhumain. Plus tard, Odo aura toutes les peines du monde à lui pardonner.

Trois jours après son arrivée au laboratoire, Odo a plus que doublé de taille et reproduit une demi-douzaine de formes simples. La première fois que le Docteur Mora le force à prendre la forme d’un cube, aussitôt l’appareil éteint, Odo se satisferait pleinement de rester sous cette forme pendant des heures, fasciné par tous ses angles droits. Mais le savant ne lui accorde pas le luxe d’explorer cette nouvelle forme, il passe rapidement à une autre expérience qui consiste à le faire tournoyer dans une centrifugeuse !

Odo tient absolument à faire savoir au Docteur Mora qu’il est vivant, peut être espère t’il que les expériences cesseront s’il apprend à communiquer avec lui. Lorsqu’il y parvient, ce dernier n’en continue pas moins de l’appeler « Odo i’tall » ce que le pragmatique Odo juge d’ailleurs approprié, quelle meilleure façon en effet de décrire un être dépourvu de famille, d’amis et d’appartenance ?

Le Docteur Mora poursuit ses travaux avec une rigueur toute scientifique pour amener bon gré, mal gré Odo à changer de forme. Malheureusement, ces expériences sont souvent douloureuses, Odo en veut à Mora pour ses maladresses. La façon dont Odo a été traité au laboratoire restera toujours une pomme de discorde entre le Scientifique et me Métamorphe.

Pourtant malgré leur inconfort, celles-ci ont permis au Métamorphe de faire usage de ses facultés et même à y prendre du plaisir. Las d’être soumis à des décharges électriques, il a un jour pris la forme d’un tentacule et frappé la main du Docteur Mora pour l’éloigner du tableau de commande.

Alors, malgré les rudes méthodes du Docteur Mora, la masse d’Odo continue son expansion. Et il apprend à se métamorphoser avec de plus en plus d’aisance. En quelques mois, il a suffisamment grandi et pris de l’assurance pour prendre une forme Humanoïde, calquée sur celle du Docteur Mora dont il imite l’apparence, seules les oreilles lui posent problème, il en sera toujours ainsi, même lorsqu’il aura atteint l’âge adulte.

Le Docteur Mora, taciturne et peu démonstratif, tente néanmoins d’aider Odo à s’insérer dans la société Humaine, Odo n’est guère sur de lui, mais il veut se faire des amis. Alors, durant un certain temps, il accepte de devenir une véritable attraction dans les soirées où il prend toutes sortes d’apparences au gré des demandes. Pourtant, ce genre de relations ne le satisfait pas et renforce encore son profond sentiment de solitude.

Odo restera sept ans dans le laboratoire du Docteur Mora, jusqu’au jour où lassé de l’attitude impersonnelle et des expériences du scientifique Bajoran, il décide de voler de ses propres ailes et c’est avec un soulagement mêlé d‘inquiétude qu’il quitte enfin le laboratoire où il a passé les premières années de sa vie. Le docteur Mora ne reverra Odo que bien des années plus tard.

Après avoir quitté le Docteur Mora et son laboratoire Odo se lance dans la vie active et acquiert son indépendance. Ayant acquis une réputation d’arbitre neutre, capable de régler avec efficacité les différends qui peuvent survenir.

N’étant ni Cardassien, ni Bajoran, il obtient des résultats inenvisageables pour tout autre que lui. C’est la qualité de son travail ainsi que l’intérêt sincère qu’il porte à la justice qui incite Gul Dukat à le nommer au poste de Chef de la Sécurité sur Terok Nor (qui plus tard deviendra DS9).

C’est aussi parce qu’il le sait imperméable à toute tentation. Argent, mets fins, rapports sexuels, ambition, tout ce qui a de l’attrait pour les humanoïdes le laisse indifférent. Odo trouve une grande satisfaction dans son nouveau rôle qui comble son sens inné de l’ordre. En outre, il ne craint pas de dénoncer les injustices Cardassiennes commises à l’encontre des Bajorans.

Sa réputation d’honnêteté est telle que même après le retrait Cardassien de Bajor en 2369, il conserve son poste de Chef de la Sécurité sur la Station désormais baptisée Deep Space Nine. Dans le chaos qui suit ce retrait, Odo se considère comme le garant de la loi et de l’ordre. Il interdit le port d’armes sur la Promenade et utilise ses facultés de Métamorphe pour arrêter ceux enfreignant les lois.

Sous l’administration de la Fédération, Odo reste un membre précieux du personnel de la station. L’Officier Commandant Benjamin Sisko apprécie ses qualités exceptionnelles et lui apporte son soutien inconditionnel. Cependant sa tâche devient de plus en plus complexe. Outre les activités illégales habituelles sur une grande station, il doit faire face à une infinité de problèmes.

Menées des factions Bajoranes mécontentes des rapports de Bajor avec la Fédération, opérations Cardassiennes, sécurité des visiteurs de marque, conséquences de l’hostilité avec le Dominion et l’Empire Klingon, activités subversives du Maquis. Odo relève le défit, fort des ses qualités propres et de ses relations.

Il accomplit un excellent travail, se servant de ses qualités de Métamorphe pour obtenir de précieuses informations. D’un sérieux extrême, il surveille attentive tout nouvel arrivant et n’accepte jamais sans réserve la première explication qu’on lui fournit. Et, même temporairement privé des ses facultés de Métamorphe, il prouve que ses autres qualités le rendent parfaitement apte à remplir sa fonction.

A la fin de la guerre contre le Dominion, Odo promet de rejoindre le Grand Lien pour guérir son peuple d'une maladie créée par manipulation génétique, à la condition toutefois, que le Dominion capitule. Kira Nerys à laquelle il est très attaché le ramène chez lui pour qu’il puisse guérir ses semblables avant qu'ils ne se disent Adieu.