Les manières cassantes ne qualifient guère Edward Jellico pour remporter un concours de popularité, mais rares sont ceux qui mettent en doute ses capacités en tant que Capitaine de Starfleet.
Pilote de navette au début de sa carrière, Jellico se souvient avec attendrissement de l'époque où il effectuait le parcours Jovien, entre Jupiter et Saturne. Pour rompre la monotonie des navettes quotidiennes entre ces deux planètes, il exécutait une manœuvre aussi audacieuse qu'interdite le tour de Titan, la plus grosse des lunes de Saturne. Une confiance en soi aussi belliqueuse illustre bien le caractère d'Edward Jellico.
Jellico s'est élevé dans la hiérarchie jusqu'au commandement de l'USS Cairn, spationef de la Fédération de Class Excelsior. Il est devenu un Capitaine de vaisseau spatial expérimenté, en qui Starfleet a toute confiance.
Le Vice-Amiral Alynna Nechayev, en particulier, s'appuie sur l'expérience de Jellico dans les relations avec les Cardassiens, il fait partie intégrante de l'équipe de négociateurs qui obtiendra à l'arrachée le premier armistice entre l'Union Cardassienne et la Fédération.
Son rôle dans cette affaire fait de lui le candidat tout désigné à la direction d'une mission sensible, organisée deux ans plus tard, lorsque les Cardassiens entreprennent de redéployer des divisions de troupes opérant au sol, en divers points de la frontière Fédérale.
À voir Jellico commander, il est aisé de comprendre pourquoi il s'est attiré le respect de ses supérieurs, alors que son équipage le trouve souvent trop exigeant. Il opère à un niveau d'énergie rarement observé chez des hommes deux fois plus jeunes que lui, et attend de son équipage le même dynamisme.
Pour la mission Cardassienne, Jellico reçoit le commandement de l'USS Enterprise NCC-1701-D, en remplacement du Capitaine Jean-Luc Picard chargé d'une mission secrète. Jellico se retrouve à la tête du vaisseau-amiral de Starfleet sans préavis.
Pourtant, lorsqu'il met le pied à bord, il est parfaitement au courant des caractéristiques du Class Galaxy et des états de service des principaux Officiers de l'Enterprise. Il entreprend aussitôt de transformer les procédures en vigueur à bord, afin de les adapter à son style de commandement et à l'objectif qu'il s'est fixé.
Jellico n'a aucune compassion, et encore moins de patience, à l'égard des difficultés que l'équipage rencontre à effectuer la transition. Il s'attend à ce que ses ordres, tous ses ordres, soient exécutés au doigt et à l'œil. Il exige et impose.
Ainsi, il heurte l'Ingénieur en Chef Geordi La Forge en le sommant d'améliorer de 20% les niveaux de transfert de puissance, et de porter l'efficacité des bobines de distorsion à 15% au-dessus des spécifications officielles. A un La Forge effaré, il affirme n'avoir a rien à faire des spécifications».
Comme la plupart des Capitaines d'exception, Jellico manifeste une suprême assurance en dépit de doutes intimes bien cachés.
D'aucuns le jugent arrogant, à juste titre sans doute. Il pense que sa manière de faire est la meilleure, un second qui se dresse contre ses décisions risque fort d'être relevé de ses fonctions c'est ce qui arrive au commander William Riker Ces traits de caractère, souvent insupportables au niveau humain, contribuent indéniablement aux succès répétés de Jellico.
En tant que négociateur, Jellico est tout sauf diplomate. Là où d'autres useraient de tact et feraient appel à la raison, Jellico recourt à la stratégie, à la ruse et à d'immenses talents d'acteur pour faire craquer ses adversaires, il ne laisse personne prendre le dessus.
Jellico paraît plus cynique que le Capitaine habituel de l'Enterprise. Alors que Picard nourrit toujours l'espoir d'une paix avec les Cardassiens et tend à considérer chacun de ceux qu'il rencontre comme un individu, Jellico considère leur comportement comme prévisible et méprisable. Il les compare à des loups et fonde ses tactiques de « négociation » sur ce jugement plutôt que sur une évaluation objective de la personnalité de ceux qui lui font face.
Jellico est un homme dur, mais ses méthodes sont efficaces. Il parvient à neutraliser la menace, à sauver Jean-Luc Picard des Cardassiens et à empêcher la guerre, le tout sans qu'il y ait le moindre mort à déplorer dans un camp ou dans l'autre. On ne peut s'empêcher d'admirer son style pittoresque. Lorsque Jellico envahit l'espace Cardassien pour empêcher l'invasion de Minos Korva et obtenir la libération de Picard, c'est d'une manière abrupte mais convaincante qu'il résume la situation au Cardassien Gul Lemec.
Edward Jellico possède cependant une facette plus humaine. En dépit de son insistance sur le respect de l'étiquette, il a pour habitude de s'adresser à ses subordonnés par leur nom. Alors même qu'il semble si distant, cela montre qu'il se soucie d'eux en tant qu'individus.
Lors de son bref séjour à bord de l'Enterprise, il trouve un terrain d'entente avec La Forge au sujet de leur expérience commune du service Jovien. Il essaie même d'établir un lien avec Riker en le faisant parler de son intérêt pour la musique. Il est très exigeant envers son équipage, mais ne cherche pas délibérément à s'aliéner sa sympathie.
Son côté chaleureux doit parfois céder le pas aux impératifs de la mission, mais un coup d'œil sur son bureau privé montre qu'Edward Jellico est aussi un père de famille. Les œuvres d'art de son jeune fils y sont exposées en bonne place, et ses gribouillages juvéniles suscitent de toute évidence en lui une grande fierté paternelle.
Énergie, détermination, dévouement, assurance, exactitude, une certaine chaleur sous-jacente : l'association de ces qualités explique sans doute la réussite marquante dans Starfleet de cet homme d'action.