Il y a des millénaires, quand les Vulcains étaient encore des barbares belliqueux rétifs à toute discipline et ballottés par leurs émotions, un de leurs mythes les plus fédérateurs était celui de la légendaire Sha Ka Ree, le berceau de toute vie existant dans l'Univers.

Si jamais les Vulcains réussissaient à revenir sur Sha Ka Ree, affirmait-on, leurs questions sur la nature de la vie et de l'Univers trouveraient toutes leurs réponses. Et leur soif inextinguible de connaissances serait apaisée.

Dans sa vaste majorité, la société vulcaine contemporaine traite avec dédain la légende de Sha Ka Ree.

Au lendemain du Temps de l'éveil, il y a plus de 2000 ans, le peuple Vulcain se détourna des émotions pour embrasser la logique et suivre la voie de la raison. Les us et coutumes antiques furent délaissés, et les légendes d'antan, à de rares exceptions près, tombèrent dans l'oubli.

Mais contrairement à la perception globale du peuple Vulcain, aujourd'hui encore, certains de ses fils préfèrent vivre pleinement leurs émotions. Un de ceux-là, Sybok, fait parler de lui en 2287 quand il recourt au rapt, au vol et au lavage de cerveau dans sa quête éperdue de Sha Ka Ree.

Dans sa jeunesse, Sybok fut ostracisé pour avoir cherché un sens aux émotions autant qu'à la logique pure. A peine adulte, il est exilé de Vulcain et disparaît pendant plusieurs années, sillonnant les Quadrants de la Galaxie connus de l'époque.

Suite à une série de visions, toutefois, il se découvre une attirance pour le centre de l'Univers, le site de Sha Ka Ree, précise la voix désincarnée de ses visions.

Ce site est entouré d'une barrière d'énergie impénétrable dégageant un immense pouvoir. Pour avoir une petite chance de franchir une telle barrière, il faut à Sybok la puissance d'un vaisseau spatial. Fort de ses pouvoirs télépathiques et empathiques uniques, ainsi que de son redoutable charisme et de ses talents stratégiques, Sybok non seulement attire l'USS Enterprise NCC-1701 A sur Nimbus III, mais également gagne les trois Ambassadeurs à sa cause, les persuadant de l'aider à s'emparer du vaisseau et de se joindre à sa quête...

A bord de l'Enterprise, il réussit encore à subjuguer les officiers de la navigation et traverse avec succès la Grande Barrière, entraînant dans son sillage, un Oiseau-de-Proie Klingon.

Si, vue de l'espace, la planète évoque un joyau aux reflets vert-bleu et aux anneaux iridescents, Sha Ka Ree se révèle vite bien moins idyllique.

Un soleil de plomb écrase des plaines désertiques et seules des tempêtes de sable sporadiques et des saillies minérales éparses rompent la monotonie d'un paysage morne et désolé. Apparemment, il n'existe pas de faune ni de flore indigènes.

En compagnie des Capitaines James T. Kirk et Spock et du Dr Leonard H. McCoy, Sybok traverse les étendues sablonneuses de la planète à la rencontre de l'unique résident des lieux : un être incorporel doué d'un immense pouvoir, l'auteur des fameuses visions...

Se présentant d'abord sous des dehors bienveillants et se réclamant d'un statut divin, la créature, dès que Kirk la presse de questions, trahit vite ses mauvaises intentions. Emprisonnée derrière la Grande Barrière depuis des temps immémoriaux, elle ronge son frein, ourdit sa vengeance et rêve de conquêtes.

Tous ceux qu'elle avait jusqu'à présent réussi à attirer vers sa planète n'étaient pas assez évolués sur le plan technique pour lui être d'une quelconque utilité. D'autant que ces malheureux périssaient immanquablement en voulant franchir la barrière... L'Enterprise, en revanche, représente une occasion rêvée de s'évader et de partir à la conquête de l'Univers.

Épouvanté, Sybok constate que son « dieu » n'est rien d'autre qu'un tyran en puissance. Honteux d'avoir été si crédule, il se sacrifie en faisant diversion afin que Kirk ait le temps d'ordonner à l'Enterprise d'ouvrir le feu.

Grièvement blessée par les torpilles à photons, l'entité est néanmoins sur le point d'éliminer Kirk quand une coopération inattendue entre l'équipage de l'Enterprise et celui de l'Oiseau-de-Proie Klingon entraîne la destruction apparente de la créature et sauve Kirk.

La Fédération, l'Empire Klingon et l'Empire Stellaire Romulien tombent d'accord pour placer la planète en quarantaine. De cette manière, il n'y aura aucun risque que des vestiges du faux dieu exploitent à leurs dépens de futurs voyageurs.

La planète, loin de la Sha Ka Ree légendaire, servait simplement de prison à un être brutal. Elle ne détient aucune réponse au sujet des mystères de la création. A ce jour, elle demeure inviolée au-delà de la Grande Barrière.

Banque de données

• Le mythe de la création, incarné par Sha Ka Ree, se retrouve dans de nombreuses cultures. Les Klingons nomment Oui'Tu le point d'origine de la création. Les Romuliens l'appellent Volta Vor, et les Terriens de tradition judéo-chrétienne citent le Jardin d'Éden, sur Terre, comme source de toute vie.
• Le mot Andorien pour Sha Ka Ree est « imprononçable », selon Sybok, qui s'empare de l'USS Enterprise NCC-1101-A.
• Apparition dans le film "Star Trek V : L'ultime frontière".